1.4 Culture du Brassica
napus
Le B. napus oléagineux est une culture
d'été frais qui ne tolère pas autant la
sécheresse que les céréales. Il
s'adapte à toute une gamme de conditions et vient bien dans divers types
de sols, à condition que l'eau et l'engrais soient en quantité
suffisante. La température de l'air et du sol influe sur la croissance
et la productivité du canola. La température optimale de
croissance et de développement se situe juste au-dessus de 20 °C,
et la plante doit idéalement être
cultivée à une température variant de 12 °C à
30 °C. Après l'émergence, les plantules
préfèrent une température relativement fraîche
jusqu'au moment de la floraison; à partir de la
floraison, une température élevée accélère
le développement de la plante et raccourcit ainsi la période qui
sépare la floraison de la maturité.
Étant donné la sensibilité nouvelle aux
questions de conservation du sol, il est
recommandé de produire le canola en éliminant ou en
réduisant au minimum le travail du sol : la majeure partie des bases de
plantes et des débris végétaux sont laissés au
champ, ce qui aide à retenir la neige, à réduire le
ruissellement des eaux de fonte, à prévenir l'érosion et
à augmenter la rétention d'eau par le sol. Cependant, pour
être efficaces, les techniques à travail du sol
réduit doivent être complétées par un programme
systématique de lutte contre les mauvaises herbes.
Les mauvaises herbes peuvent constituer un des facteurs qui
limitent le plus la production du colza. À cet
égard, de nombreuses crucifères causent souvent
des problèmes : la moutarde des champs, le thlaspi des champs, la
bourse-à-pasteur, la neslie paniculée, la sagesse des
chirurgiens, le vélar fausse giroflée, le vélar d'Orient
et la lépidie densiflore. Le colza oléagineux n'est pas capable
de concurrencer les mauvaises herbes aux premiers stades de leur
croissance, car il pousse lentement et met du temps à couvrir
le sol. Il faut donc commencer le désherbage assez tôt, pour
éviter les pertes de rendement dues à la compétition. Par
ailleurs, de nombreux insectes peuvent ravager les cultures de
colza, mais il faut planifier la lutte antiparasitaire de manière
à réduire l'application inutile ou coûteuse
d'insecticides, à éviter une augmentation de la résistance
des insectes à ces produits et à épargner les
abeilles et les insectes pollinisateurs indigènes. Les principaux
ravageurs du colza oléagineux sont les altises. Les maladies peuvent
aussi poser un problème dans les grandes zones de production et sont
généralement liées aux pratiques culturales et
aux facteurs écologiques; un programme phytosanitaire est donc à
conseiller.
Il ne faut pas cultiver le colza oléagineux plus d'une
année sur quatre dans le même champ, pour
éviter l'accumulation de pathogènes, d'insectes
et de mauvaises herbes. Les plantes spontanées
provenant de cultures antérieures (sarrasin, etc.) et les résidus
chimiques d'herbicides sont également des facteurs à
considérer au moment du choix d'un champ.
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