1.3 LES COLLABORATEURS DE
SANKARA
Aux sources bien identifiées, faudrait -il peut
être reconnaître l'influence de certains collaborateurs de Sankara
sur la pensée du leader. Des intellectuels, maîtres à
penser de la révolution burkinabé, ont certainement
prêté à Sankara leurs idées pour
l'élaboration de son programme politique. Parmi eux, Babou Paulin
Bamouni, idéologue du régime, Directeur Général de
la presse écrite du Burkina est l'auteur d'un ouvrage intitulé
Burkina Faso, Processus de la révolution,
« première interprétation politique et
marxiste des événements qui ont précédé de
loin ou de près le grand bouleversement du 4 août
1983 ». A Bamouni, peut se joindre Valère D. Somé,
un des plus proches compagnons de Thomas Sankara, principal leader de l'Union
des Luttes Communistes/ Reconstruite (U.L.C./R) ancien membre du bureau
politique du Conseil National de la Révolution. Ce dernier est l'auteur
de Thomas Sankara, l'Espoir assassiné. Dans le portrait qu'il
dresse du révolutionnaire, Valère Somé privilégie
l'image d'un Sankara, défenseur et porte-parole des opprimés.
C'est dire la symbiose étroite des analyses et des idées existant
entre les proches collaborateurs de Sankara et celui qui présidait
à la destinée des femmes du Burkina.
Sankara a-t-il tiré un enseignement du constat
d'échec énoncé par Mirabeau en pleine tourmente
révolutionnaire : « Tant que les femmes ne s'en
mêlent pas, il n'y pas de véritable
révolution » ?
Ainsi dans son contenu, le discours sankariste sur la
condition féminine tire ses sources des révolutions
passées et des textes fondamentaux qui fondent le
Marxisme-Léninisme. Toutefois Sankara imprime sa propre marque dans ses
analyses théoriques. Les conditions spécifiques de la femme
africaine ne sont pas celles de la femme du XVIIIe siècle en France ou
du XIXe russe. L'adaptation d'un cadre théorique à des
réalités historiques différentes est bien l'oeuvre de
Sankara.
CHAPITRE II
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