II.4. Fabrication du miel par les abeilles
II.4.1. Transformation du nectar
Une butineuse effectue entre 20 et 50 voyages par jour, chacun
demandant environ 15 minutes. Le rayon d'action moyen se situe entre 500 m et 2
km, elle prélève sur les fleurs le nectar, sécrète
par des glandes dites nectarifères, présenté sur des
nombreuses plantes.
Le changement de la solution sucrée en miel commence
déjà lors du voyage, au cours du quel elle est accumulée
dans le jabot de l'abeille. C'est dans sont tube digestif que s'amorce la
longue transformation, des enzymes agissent sur le nectar. Le saccharose sous
l'action de l'invertase, se transforme en glucose, fructose, maltose et autres
sucres.
II.4.2. L'emmagasinage
Les modifications physico-chimiques se poursuivent dès
l'arrivée à la ruche. A sont retour, la butineuse
régurgite, la passe aux ouvrières, qui elles-mêmes la
communique à d'autres et ainsi de suite. D'individu en individu, la
teneur en eau s'abaisse en même temps que le liquide s'enrichit de sucs
gastriques et de substances salivaires : invertase, diastase, et gluco-oxydase.
D'autres sucres qui n'ont pas existé au départ sont
synthétisés simultanément. La goutte épaissie et
déversée ensuite dans une alvéole, d'où l'eau du
miel s'évapore.
II.4.3. Maturation
La solution sucrée transformée (contenant 50%
d'eau) va subir une nouvelle concentration par évaporation, qui se fait
sous double influence :
Ø D'abord de la chaleur régnant dans la ruche
qui est d'environ 36 °C.
Ø Ensuite de la ventilation par le travail des
ventileuses qui entretiennent un puissant courant d'air ascendant par un
mouvement très rapide de leurs ailes.
Dans la ruche, le miel se garde bien, car il est très
concentré en sucre. Mais on dit que les abeilles, pour plus de
sécurité, injectent dans chaque cellule une gouttelette de venin.
Et celui-ci est un produit conservateur ! Quand tout ce travail sera
terminé, la cellule pleine du miel sera fermée par un opercule de
cire [Bernadette et Roger, 1985].
II.5. Composition chimique
La composition chimique du miel varie selon la qualité
du nectar et du miellat récoltés, la nature du sol et
l'état physiologique de la colonie [Gonnet, 1982]
Cane (1980), cité par Philippe (1999), rapporte que 181
substances ont été identifiées et qu'il est évident
qu'en réalité cette composition est beaucoup plus complexe.
Le tableau 10 figure les exigences et les
recommandations les plus importantes de l'Union européenne (1974) et du
Codex Alimentarius (1993) concernant le miel, mettant en avant les
différentes proportions moyennes (min-max) des principaux constituants
du miel.
Tableau 10 : Recommandations et exigences
internationales [Codex Alimentarius, 1993 ;
UE, 1974]
Caractéristique qualitative
|
Exigences
|
Recommandations
|
UE1
|
Codex2
|
Eau (g/100g)
|
Miel, en général
|
max. 21
|
max. 21
|
Miel de bruyère, miel de trèfle
|
max. 23
|
max. 23
|
Teneur apparente en sucres réducteurs (g/100
g)
|
Miel de fleurs
|
min. 65
|
min. 65
|
Miel de miellat, ou mélanges avec miel de fleurs
|
min. 60
|
min. 60
|
Teneur apparente en saccharose (g/100 g)
|
Miel en général
|
max. 5
|
max. 5
|
Miel de miellat, ou mélanges avec miel de fleurs (miel
d'acacias, de lavande, de Banksia, d`Eucryphia)
|
max. 10
|
max. 10
|
Substances non hydrosolubles (g/100 g)
|
0,1
|
0,1
|
Sels minéraux (g/100g)
|
Miel en général
|
max. 0,6
|
max. 1
|
Miel de miellat ou mélanges de miel de fleurs
|
max. 1
|
pas d'indication
|
Acides libres (milliéquivalent/kg)
|
40
|
40
|
Indice d'amylase (en unités de Schade)
|
Miel en général
|
min. 8
|
min. 3
|
Miels pauvres en enzymes, comme le miel d'acacias, de fleurs
d'oranger
|
min. 3
|
pas d'indication
|
Hydroxyméthylfurfurol (mg/kg)
|
max. 40
|
max. 80
|
1 Union Européenne
2 Codex Alimentarius
II.5.1. Teneur en eau du miel
La teneur en eau varie dans les limites assez vastes (15%
à 22%) suivant l'origine du miel : le miel de montagne et le miel
de fleurs provenant du Mexique sont généralement pauvres en eau.
Le miel de Bruyère en revanche, peut en contenir jusqu'à 25% pour
que le miel se conserve bien, sa teneur en eau ne devrait pas être trop
élevé (18% à 20%), faute de quoi une fermentation
superficielle peut se produise. Une forte teneur en eau peut aussi être
l'indice d'un manque de maturité ou encore une adjonction d'eau [Nacer
Chergui, 1994].
Dans les régions normalement sèches, les
abeilles ont coutume de stoker de miels très riche en eau (24% et plus).
On peut supposer que leur lente déshydratation au travers des opercules
assure une régulation hydrique de la ruche [Bendahou, 2002].
Le tableau 11 donne des indications sur la relation entre la
teneur en eau et la température de trois miels différents [Horn
et al. 1992].
Tableau 11 : Rapport entre la teneur en eau et la
température [Horn et al., 1992].
|
Teneur en eau
|
Température
|
Miel d'acacia (liquide)
|
19,3
|
24 °C
|
Miel de sapin (liquide)
|
19,2
|
20 °C
|
Miel de fleurs
(crémeux, cristallisation fine)
|
19,4
|
20 °C
|
II.5.2. Les sucres
Selon Geanne, (1983), cité par Bendahou, (2002), les
sucres représentent de 90% à 95% de la matière
sèche du miel. Chaque miel est susceptible de contenir une bonne dizaine
de sucres ce sont des mono, di, tri, ou polysaccharidases représentant
80% du poids total du miel. Deux d'entre eux: le glucose et le fructose
dominent, nettement et représentent à eux seuls près de
70% ; les autres sucres peuvent se trouver à l'état de
traces ou en quantité plus ou moins importantes, mais toujours dans des
proportions qui ne dépassent pas quelques pourcentages.
La présence de saccharose est totalement artificielle.
Il est plus ou moins normal cependant qu'un peu de saccharose se trouve dans le
miel, il provient des restes de nourriture d'hiver ou de nourriture d'appoint
au printemps. Ça valeur moyenne admise est de 10 % [Alippi, 2000].
Les teneures en sucre inverti du miel Algérien selon
les résultats obtenus par Kerrar, 1994 varient de 32,8 à
41,66%.
Le spectre des différents types de sucres est parfois
caractéristique pour certaines sortes de miel (tableau 12). Le
mélézitose et le raffinose font partie de la composition des
miels de miellat. Il n`est toutefois pas toujours possible de déterminer
avec sûreté la sorte de miel au seul moyen du spectre de
sucres.
Tableau 12 : Teneur des différents sucres
dans les miels de fleurs et de miellat [@ 3]
Type de sucre
|
Miel de fleurs (g/ 100g)
|
Miel de miellat (g/ 100g)
|
|
IC* (m)
|
HPLC (m)
|
Domaine**
|
IC*(m)
|
HPLC (m)
|
Domaine**
|
Fructose
|
37,8
|
39,6
|
32,5-45,2
|
35,7
|
2,3
|
28,3-39,8
|
Glucose
|
30,2
|
30,9
|
24,3-39,9
|
25,0
|
23,9
|
19,0-31,5
|
Saccharose
|
0,05
|
0,7
|
0,05-6,2
|
0,07
|
0,5
|
0,05-1,0
|
Maltose1
|
0,9
|
0,6
|
0,1-2,3
|
--
|
1,4
|
0,5-2,5
|
Turanose
|
1,1
|
1,4
|
0,8-2,9
|
1,7
|
1,8
|
0,5-2,5
|
Trehalose
|
<0,05
|
0,3
|
0,05-1,5
|
0,5
|
1,1
|
0,1-2,4
|
Isomaltose2
|
1,3
|
0,3
|
0,2-2,2
|
4,1
|
0,3
|
0,1-10,8
|
div.disaccharides
|
--
|
2,3
|
1,1-5,5
|
--
|
1,8
|
0,5-5,0
|
Erlose
|
0,4
|
0,7
|
0,1-6,0
|
0,4
|
1,4
|
0,1-5,3
|
Mélézitose
|
0,1
|
0,2
|
0,1-1,0
|
1,8
|
5,3
|
0,3-22,0
|
Mélézitose +
Raffinose
|
--
|
0,2
|
0,1-1,1
|
--
|
5,8
|
1,1-23,5
|
Maltotriose
|
0,2
|
--
|
0,1-04
|
0,6
|
--
|
0,1-1,3
|
Oligosaccharides
inconnus
|
4
|
--
|
1-3
|
2
|
--
|
1-3
|
Total sucre
|
78,1
|
77
|
61,5-82,5
|
74,8
|
70,4
|
60,5-81,0
|
*IC: Valeurs obtenues par ampérométrie
pulsée (méthode provisoire)
**domaine: est valable pour les deux méthodes
m: valeurs moyennes arithmétiques
-- : pas analysé; div. disaccharides = nigerose,
maltulose et kojibiose.
1 : avec la méthode HPLC, le maltulose est souvent
détecté
2 : avec la méthode IC, le maltulose est aussi
détecté
II.5.2.1. Rapport fructose/ glucose
Les hexoses (fructose et glucose) dominent toujours, leur
somme présente 80 à 90% ou même d'avantage des sucres
totaux. Le rapport de ces hexoses (F/G) entre eux est la caractéristique
de certains miel et déterminé aussi pour leur consistance dans le
miel (mélange de nectar et de miellat). Le rapport F/G dépasse
à peine dans la règle 1; c'est à dire que ces miels
contiennent des quantités à peu près égales de ces
deux hexoses, le fructose domine légèrement. En revanche, le miel
que les abeilles ont butiné presque de la même espèce
végétale, contiennent souvent passablement plus de fructose que
de glucose, ou le contraire (mais c'est toute fois plus rare) d'avantage de
glucose que de fructose. Parmi les miels riche en fructose (F/G = 1,5 à
1.7), il faut citer par exemple: le miel de sauge et le miel de
châtaignier.Les miels riches en fructose restant longtemps liquides et ne
cristallisent souvent qu'au bout de plusieurs années. Les miels riches
en glucose (F/G inférieur à 1) sont plus rares. Ils cristallisent
en général aussitôt après la récolte et
parfois déjà dans les rayons, ce sont par exemple le miel de
pissenlit et du colza [Chauvin, 1968].
II.5.2.2. Saccharose
Des récentes analyses ont montré que la teneur
en saccharose des miels naturels est généralement plus basse
qu'on le supposait jusqu'à présent, souvent elle n'atteint
même pas des quantités mesurables. Le miel de châtaignier,
tilleul, bruyère, de fleurs d'oranges et de certaines espèces de
Labiacées sont riches en saccharose, alors que les miels de colza de
trèfle et de sarrasin sont pauvre en saccharose.
La limite maximale de la teneur en saccharose est de 10 % et
il est rare de trouver des teneurs très élevées de cette
quantité.
L'abeille est en effet capable de transformer le saccharose en
glucose et en fructose grâce à une enzyme appelée
l'invertase. Une relation étroite existe entre l'activité de
l'invertase et le pourcentage de saccharose résiduel dans les miels,
les plus fortes teneurs en saccharose sont observées lorsque la
miellée est très courte, ou lorsque les colonies sont faibles
[Nacer Chergui, 1994].
II.5.2.3. Maltose
La teneur en maltose est sensiblement plus
élevée que la teneur en saccharose, aussi bien dans les miels des
fleurs que dans les miels de miellat. Ces derniers lorsque ils sont purs,
contiennent souvent 2 à 3 fois et parfois jusqu'à 10 fois de
maltose que de saccharose, compte tenu de l'ensemble du groupe maltose, il est
possible de rencontrer du miel contenant 10% de maltose et du iso-maltose
[Pourtallier, 1983].
II.5.2.4. Mélézitose (tri
saccharides)
Une teneur élevée en mélézitose
est caractéristique de certains miels de meillat, tandis que ce sucre
fait défaut dans les miels des fleurs (miels de nectar). Le
mélézitose est considéré comme étant le
sucre prépondérant dans les relations pucerons-fourmis [Buckley,
1987 ; Yao et Akimoto, 2001]. Ainsi dans l'expérience de Volkl et
al., 1999, le mélézitose et le raffinose ne sont retrouvés
que chez les pucerons myrmécophiles. Le mélézitose serait
synthétisé à partir du glucose et du sucrose dans le but
d'attirer les fourmis [Yao et Akimoto, 2001]. La production de
mélézitose et de certains trisaccharides ont été
sélectionnés car l'entretien par les fourmis présentes des
avantages pour le puceron [Dixon 1985]. Les miels riches en
mélézitoses se cristallisent souvent alors qu'ils sont encore
dans les rayons, de sorte qu'ils sont difficiles à récolter.
Parmi ces miels riches en mélézitose et difficiles à
centrifuger on trouve par exemple des miels élaborés à
partir du miellat de mélèze, et de tilleul ou certaines
variétés d'épicéa ; d'après Pourtalier
(1983), certains miellats arrivent à renfermer des taux de
mélézitoses atteignant 15 à 18%.
II.5.3. Les sels minéraux
La teneur en sels minéraux du miel et en moyenne de
l'ordre de 0.1 à 0.2 % dont le potassium est le plus dominant et
représente 80 % de la matière minérale [Gonnet, 1982].
En 1996 le même auteur ajoute que sa teneur en
éléments minéraux dépend des plantes
visitées par les abeilles ainsi que du type du sol sur lequel elles
poussent.
Les éléments les mieux présentés
dans les miels en dehors du potassium, sont le Chlore, le Calcium, le Sodium,
le Phosphore, le Magnésium, le Chrome, le Zinc le Fer... etc
[Donadieu, 1978].
La teneur en sels minéraux et en
oligo-éléments du miel est indiquée dans le tableau 13,
ces valeurs ont été mesurées dans des miels de
différentes provenances.
Tableau 13 : Sels minéraux et
oligo-éléments dans le miel de différentes provenances.
[Morse, et Lisk, 1980].
|
mg/kg
|
|
mg/kg
|
Potassium
|
200 - 1500
|
Manganèse
|
0,2 - 10
|
Sodium
|
16 - 170
|
Chrome
|
0,1 - 0,3
|
Calcium
|
40 - 300
|
Cobalt
|
0,01 - 0,5
|
Magnésium
|
7 - 130
|
Nickel
|
0,3 - 1,3
|
Fer
|
0,3 - 40
|
Aluminium
|
3 - 60
|
Zinc
|
0,5 - 20
|
Cuivre
|
0,2 - 6,0
|
Plomb2
|
<0,02 - 0,8
|
Cadmium
|
<0,005 - 0,15
|
2 : Contamination.
II.5.4. Les protéines
La teneur en protéines varie avec la quantité de
grains de pollens dans les miels, ces derniers sont généralement
pauvres en protéines. Anchling (2003), signale que les protides sont
présents dans le miel en faible quantité 1.7 g/kg,
soit une teneur de 0.26 %, ainsi il confirme qu'il s'agit
essentiellement de peptone, d'albumines, de globulines et d'acides
aminés libres telle que la proline, qui provient des
sécrétions salivaires de l'abeille. La teneur en proline donne
des informations sur la maturité du miel et peut servir à
détecter des falsifications. On considère qu'un miel est
arrivé à maturité lorsque sa teneur en proline est
supérieure à 183 mg/kg. Des valeurs plus basses indiquent un
manque de maturité ou une falsification [Von der Ohe et al., 1991].
II.5.5. Les enzymes
Le miel contient plusieurs enzymes dans la présence est
à rattacher à l'origine double de miel :
végétale et animale. On sait que le nectar contient dès sa
récolte des enzymes qui agissent sur les sucres ; les
sécrétions de l'abeille viennent y ajouter les enzymes de glandes
pharyngiennes. L'á-amylase et â-amylase, diastase ou enzyme de la
digestion de l'amidon sont présentes dans tous les miels frais en
quantités variables suivant l'origine du miel. Les invertases
(fructo-invertase et gluco-invertase), sont les enzymes responsables de la
transformation du saccharose du nectar, en lévulose et dextroses du
miel. La glucose-oxydase est présente dans le miel et donne naissance
à du peroxyde d'hydrogène ou eau oxygénée et
à la gluconolactone. Ces trois types d'enzymes sont sensibles à
la chaleur : à 10 °C, elles peuvent se conserver pendant de
nombreuses années, à 20 °C, seulement quelques heures. Pour
rester naturel, le miel ne doit pas être chauffé. D'autres
enzymes sont également présents tels que la Catalase et
la Phosphatase [White 1980].
Jeanne, 1993 indique que l'indice diastasique doit être
supérieur à 8 (échelle de Schade) toléré
à 3 pour les miels à faibles teneurs en diastase comme les miels
d'agrumes et ayant un taux d'HMF<15. Les miels chauffés ont un indice
diastasique faible et varient de 0,71 à 0,82 [Kerar, 1994]
II.5.6. Les lipides
De très faibles quantités de lipides ont
été isolées dans le miel, principalement l'acide
palmitique, acide oléique et très peu d'acide laurique,
myristolique, stéarique et linoléique [Philippe (1999)].
II.5.7. Les vitamines
L'ensemble des recherches effectuées jusqu'à ce
jour permet d'affirmer que, si l'on reste dans le cadre des consommations
journalières normales, le miel est totalement incapable de couvrir les
besoins vitaminiques de l'homme: on peut considérer que les vitamines
qu'il apporte, et qu'il semble bien provenir surtout de grains de pollen en
suspension puisqu'une filtration poussée les élimine en grande
partie, représentent une quantité pratiquement négligeable
[Chauvin, 1968]. On n'y trouve aucune vitamine liposoluble (vitamine A et
vitamine D), mais un peu de vitamine C [Louveaux, 1984].
Les vitamines du groupe B présentes dans le miel sont
la thiamine, la riboflavine, la pyridoxine, l'acide folique, l'acide
nicotinique et la biotine voir tableau 14.
Tableau 14 : Teneur en vitamines dans 100 g de
miel [White, 1980].
Vitamines
|
Teneur dans 100 g de miel
|
A
|
UI
|
B1
|
0,004 à 0,006 mg
|
Complexe B
|
-----
|
Riboflavine
|
0,002 à 0,006
|
Acide nicotinique
|
0,11 à 0,36 mg
|
B6 (pyroxidine)
|
0,008 à 0,32 mg
|
Acide pantothénique
|
0,02 à 0,18 mg
|
Acide folique
|
-----
|
B12
|
-----
|
C (acide ascorbique)
|
2,2 à 2,4 mg
|
D
|
IU
|
E
|
IU
|
H
|
IU
|
UI: unité internationale
----: non mesuré
II.5.8. Le pH
Les miels de fleurs possèdent le plus souvent des
valeurs de pH faibles (3,3 à 4,6) à l'exception les miels de
fleurs de châtaignier ont une valeur de pH relativement
élevée allant de 5 à 6 (voir tableau 15). Les miels de
miellat ont, en raison de leur teneur plus élevée en sels
à effet tampon, des valeurs de pH en moyenne plus élevées
(4,2 à 5,5) [Bieri et al, 1995].
II.5.9. L'acidité
L'acidité est un critère de qualité
important tous les miels ont une réaction acide. Elle peut varier de 10
à 60 meq, par exemple pour le miel de colza elle est au moyenne, pour le
miel de sapin de 18,6 [Chauvin, 1968].
Selon Poutailler (1983), un miel de bonne qualité ne
doit pas avoir une acidité libre supérieure à 4 meq pour
100g. L'acidité naturelle du miel s'accroît avec le vieillissement
du miel, lors qu'il est extrait de rayons fortement propolisés et
notamment lorsqu'il s'altère par fermentation [Horn et Lullmann,
1992].
Les valeurs de pH et la teneur en acide libre de
différentes sortes du miel sont indiquées dans le tableau 15.
Tableau 15 : Valeurs de pH et la teneur en acides
libres de différentes sortes de miels [Talpay, 1985].
Types de miel
|
Valeur pH
|
Acides libres (meq/kg)
|
Acacia
|
3,5-4,3
|
6-11
|
Châtaignier
|
4,2-6,5
|
12-32
|
Bruyère
|
4,0-5,4
|
29-53
|
Lavande
|
3,2-3,9
|
22-42
|
Fleurs d'origine
|
3,5-4,2
|
9-32
|
Colza
|
3,7-4,3
|
5-26
|
Romarin
|
3,2-4,1
|
4-11
|
Forêt
|
4,2-6,0
|
28
|
II.5.10. Hydroxyméthylfurfural
On appelle l'hydroxyméthyl furfural (HMF), un
dérivé de déshydratation des hexoses qui se forme dans le
miel conservé à une température de15 à 20°C.
Le taux d'HMF augmente progressivement, lentement tout d'abord pour
s'accélérer par la suite, la teneur initiale en HMF serait
à multiplier par 1,1 au bout de 6 mois et par 2 au bout d'un an. Cette
progression serait plus rapide dans les miels à pH faible (compris entre
3 et 3,5). L'élévation de la température a une action
importante sur la formation de l'HMF. Deux paramètres entrent en jeu
dans cette formation: la température et la durée de stockage ou
concervation [Bendahou et al, 2002].
II.5.11. Les composés phénoliques
De nombreuses études sont consacrées à la
propolis, source importante de composés phénoliques, notamment
les flavonoïdes [Ghisalberti, 1979; Walker et Crane, 1987]. Une trentaine
de composés a été identifiée, dont les acides
phénols, les flavones, les flavonols et des flavanones [Vanhaelen et
Vanhaelen-Fastre, 1979]. Ces substances phénoliques se trouvent dans les
sécrétions de bourgeons et d'exsudats de divers organes des
plantes [Villanueva et al., 1970; Scogin,1979]. Ces substances pourraient se
retrouver dans les miels [Bogdanov,1984]. Elles peuvent être
considérées comme des marqueurs de l'origine florale [Alix et
al., 1985; Tomas-Lorente et al.,1986].
II.5.12. Substances aromatiques
Environ 100 à 150 différentes substances
aromatiques ont été isolés dans le miel et certaines ont
même été caractérisées du point de vue
chimique [Bousseta et al.,1992 ; Häusler et al., 1990]. Elles jouent un
rôle important dans l'appréciation sensorielle du miel. Les
substances aromatiques se conservent le mieux si le miel est stocké au
froid dans des récipients fermés. Si l'on chauffe le miel, une
part de ces substances est anéantie.
|
|