Introduction générale
L'environnement bancaire est devenu très instable et
très vulnérable face aux différentes fluctuations de la
sphère monétaire, face à ces différentes
perturbations les banques sont de plus en plus menacé par une
diversité de risques nuisant à son activité et à sa
position sur le marché financier.
Le risque est une exposition à un danger potentiel,
inhérent à une situation ou une activité. Mais
réduire le danger et réduire le risque sont deux choses
distinctes. La réduction des risques est une démarche
archaïque par rapport à celle de la réduction des
dangers.
L'évaluation des risques est le facteur
déterminant de toute prise de décision. Elle est bien trop
souvent intuitive dans nos actions de tous les jours, mais gagne à
être formalisée dans le cadre d'un projet industriel qui comporte
une dimension financière.
Donc le risque apparaît comme l'un des défis
actuels des dirigeants pour le définir, le mesurer et le gérer
pour améliorer la performance.
Partie 1 : Les risques bancaires :
cadre conceptuel
1. Définition
Le risque désigne un danger bien identifié,
associé à l'occurrence à un événement ou une
série d'événements, parfaitement descriptibles, dont on ne
sait pas s'ils se produiront mais dont on sait qu'ils sont susceptibles de se
produire dans une situation exposante. Il est aisé de comprendre
pourquoi la notion de risque, ainsi définie, ne permet pas de
décrire les situations d'incertitude et de rendre compte des
modalités de la prise de décision dans de tels contextes. On sait
ce qu'on ne sait pas mais c'est à peu près tout ce que l'on sait
: il n'y a pas de meilleure définition de l'incertitude. Savoir
anticiper, traquer les débordements potentiels, mettre en place un
système de surveillance et de collecte systématique des
données pour déclencher les alertes dès que des
événements inhabituelles se produisent : la liste des mesures
à prendre est longue, qui suggère que l'ignorance n'est pas une
fatalité et que raisonner en terme d'incertitude, c'est
déjà se donner les moyens d'en prendre la mesure.
2. Fondement théorique
Qu'il soit de crédit, de change ou du taux
d'intérêt, la problématique du risque bancaire fait partie
des thèmes récurrents de l'actualité. Le risque bancaire
est, à tort, considéré comme bien identifié. En
réalité, le risque bancaire connaît une explosion
"démographique".
Juvin (2001) dans son analyse distingue huit classes de
risque: Le risque commercial, le risque informatique, le risque
opératoire, le risque juridique et fiscal, le risque politique, le
risque de concurrence, le risque d'environnement, et le risque des
ressources.
Face à cette nomenclature explosive, la culture
bancaire traditionnelle s'essouffle. Pour y faire face, les
établissements bancaires hiérarchisent les risques, mettent en
place une charte de contrôle pour chaque risque et clarifient les
responsabilités. Mais l'essentiel réside dans une
évolution nécessaire et délicate de la culture du
risque.
Une littérature importante s'intéresse à
la notion de risque et de performance. Cette littérature découle
de la modélisation de Shrieves et Dahl (1992) qui démontrent une
influence simultanée et positive entre l'évolution du niveau de
capital et l'évolution du niveau de risque des banques
américaines. Ainsi, à une hausse du niveau de risque correspond
une hausse du niveau de fonds propres détenu et inversement. De
même, d'autres travaux confirment cette relation à savoir Kwan et
Eisenbeis (1995) pour les banques américaines, Altunbas et al. (2004)
pour les banques européennes, Heid et al. (2004) pour les banques
allemandes et Godlewski (2004) pour les banques des pays en
développement.
D'autres travaux arrivent aux mêmes conclusions sur le
fond que Shrieves et Dahl concernant la prise de risque des banques mais il y a
un point de distinction qui réside dans l'indicateur du niveau de
capital qui est retenu dans ces études. Dans les travaux de Shrieves et
Dahl et ceux qui suivirent et démontrèrent une influence positive
et simultanée, l'indicateur retenu est le ratio fonds propres sur total
des actifs bancaires. Cependant, les travaux de Jacques et Nigro (1997),
Aggarwal et Jacques (2001) pour les banques américaines, Van Roy (2003)
pour les banques européennes, Rime (2001) pour les banques suisses et
Murinde et Yaseen (2004) pour les banques africaines et du Moyen-Orient
trouvent une influence simultanée, mais négative entre le niveau
de capital et le niveau de risque. L'indicateur du niveau de capital retenu
alors est le ratio Cooke, c'est-à-dire un ratio qui intègre des
pondérations en risque selon la nature de l'actif bancaire. Ces
résultats semblent en apparence différents, mais
l'interprétation aboutit à reconnaître
l'intérêt de la réglementation Cooke dans la contrainte
d'une prise de risque excessive des banques.
Enfin, les travaux de Kwan et Eisenbeis (1995), Altunbas et al.
(2004) et Godlewski (2004) mettent en évidence une influence
simultanée, mais négative entre le niveau de risque et la
performance de la banque. Ce résultat indique qu'une hausse du niveau de
risque de la banque conduit à une baisse de la performance et
réciproquement. Ce résultat s'inscrit dans la filiation des
préconisations du Comité de Bâle et souligne
l'intérêt d'une réduction de la prise de risque en vue
d'améliorer la performance de la banque.
Chapitre 1 : les risques bancaires :
définitions et Mesures
Introduction
Les risques bancaires sont nombreux et divers. Nous allons
nous intéresser, dans ce chapitre, à l'énumération
de quatre risques dont on va présenter les définitions et les
mesures.
Section 1 : Risque de
crédit
1. Définition
Le risque de crédit est défini comme
étant le risque de perte auquel la banque est exposée en cas de
détérioration ou de défaillance de la contrepartie. Il
résulte de la combinaison de 3 facteurs : le risque de
contrepartie, le risque d'exposition et le risque de récupération
(modèle dit CER).
1.1. Risque de contrepartie
Le risque de contrepartie est caractérisé par la
probabilité de défaillance du client relative à,
principalement, 2 facteurs qui sont la qualité du débiteur
(classe de risque ou notation) et la maturité du crédit.
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