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L'appréciation du controle interne selon le referentiel COSO

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par Aksouh Hani et Mehenni Samy Ismail
ESC Alger - Licence en sciences commérciales et financiéres option:Comptabilité 2008
  

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4- Les développements récents en matière de Contrôle Interne

Le développement récent des fraudes en entreprise et leur mise en avant sur le plan médiatique ont fait prendre conscience de l'ampleur des conséquences financières que pouvaient engendrer de telles pratiques. Les Etats et les Ordres professionnels des praticiens comptables libéraux ont vu ainsi leur crédibilité mise en cause en matière de contrôle des comptes.

Aussi, afin de restaurer la confiance du public, le législateur a dû mettre en place de nouvelles mesures de nature à montrer que l'Etat veille à la bonne marche de l'économie. De même, les normes d'audit ont dû être également rapidement adaptées pour tenir d'avantage compte du risque de fraude dans les misions de contrôles des comptes, afin que les auditeurs disposent de règles à suivre en la matière.

4-1- Les scandales financiers : une crise de confiance

Les scandales financiers qui se sont succédés aux Etats-Unis après la débâcle d'Enron ont remis en question les systèmes comptables.

La faillite d'Enron a soulevé de sérieuses interrogations sur le système comptable aussi bien au niveau des normes elles-mêmes mais aussi au niveau de leur mise en oeuvre et de leur contrôle. Les scandales qui ont suivi, notamment celui de World Com, ont démontré les lacunes des normes actuelles même si ces dernières sont loin d'être les seules causes des scandales financiers. Suite à ces scandales, quelques grandes failles ont été identifiées.

Les manipulations comptables se traduisent par exemple par:

> La possibilité de cacher des investissements déficitaires ou peu rentables grâce aux engagements hors bilan;

> L'évaluation des charges et des revenus: comptabilisation de profits inexistants ;

> La réévaluation du bilan en augmentant la valeur d'actifs peu rentables;

> La divulgation d'informations matérielles: opacité des commentaires pouvant induire des erreurs notamment pour l'interprétation des chiffres et l'évaluation d'entreprise.

Ainsi les dirigeants d'Enron ont réussi à exploiter à leur avantage certaines faiblesses dans les principes comptables. Les règles qui ont le plus été remarquées sont celles qui définissent le traitement des structures d'accueil pour certaines activités que l'on veut garder hors bilan.

En effet, les engagements hors bilan, constitué par le biais de la titrisation ont ainsi permis à Enron d'alléger son bilan.

Enron, par exemple, a eu recours au SPE "special purpose entities" afin de diversifier le risque. Ces sociétés, contrôlées par Enron mais non consolidées, portaient le risque des transactions sans que ce dernier apparaisse dans les livres de la société. Elle a ainsi créé une série d'entreprises et de partnerships, les SPE, avec lesquelles elle a été amenée à faire toutes sortes d'affaires tel que la vente d'actifs, prêts, trading de produits dérivés ou encore émission de garantie. Enron détenait des petites parts de ces entités et d'autres investisseurs également. Elle a ainsi utilisé d'une manière extensive ses SPE pour loger ses actifs à risques et la dette qui leur était associée. L'utilisation de telles structures a permis à Enron d'accroître son levier financier sans avoir à reporter sa dette dans son bilan. Il a ainsi réussi à alléger son bilan et à fausser la valeur patrimoniale de son entreprise.

Cette technique de déconsolidation a pu être utilisée très souvent aux Etats- Unis car les principes comptables permettent d'enregistrer ce type d'investissement sur la base du capital investi pour autant que la société mère ne détienne pas plus de 50% du capital de la filiale et n'exerce pas de contrôle sur cette dernière. De plus les régulateurs n'ont pas formellement défini le capital minimal pour de telles structures implicitement fixé par la SEC à 3% du bilan. Ce seuil de 3% est généralement considéré comme trop bas, pouvant favoriser les abus.

Ainsi, une société pouvait conserver la majorité des risques et revenus sans avoir à les consolider dans ses états financiers.

Les sociétés aux Etats-Unis disposaient ainsi d'un outil d'une grande flexibilité pour aménager leur bilan.

Les normes françaises ont également laissées la porte aux abus. En effet les normes françaises interdisaient à une entreprise industrielle, de consolider une entité dont on ne détient ni action, ni part. Pour éviter de consolider une entité, il suffisait donc de ne pas en être actionnaire, même si l'entreprise exerce sur l'entité un contrôle de fait ou de droit, en tire les bénéfices, et en supporte le risque. Dans ce contexte, les opérations de déconsolidation étaient courantes.

Ainsi les différents scandales financiers ont démontré que les normes comptables étaient mal adaptées et que le contrôle était trop laxiste.1

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