Conclusion Générale
Après les différents scandales financiers dans
le monde, le Contrôle Interne est devenu une réalité
publique. De nombreuses dispositions ont été prises dans les pays
avancés pour le rendre obligatoire (exemples : aux Etats-Unis
d'Amérique par la Loi Sarbanes Oxley, en France par la Loi de
Sécurité Financière).
L'Algérie, elle aussi, a pris des dispositions
légales concernant la mise en place d'une structure d'Audit Interne au
sein des Entreprises Publiques Economiques (EPE).
Cependant, l'application ou le respect de ces obligations de
la part des responsables d'entreprises reste encore insuffisant. Cela est
dû à la fois au manque de contrôle de la part des
Institutions de l'Etat sur la mise en oeuvre de ces lois, mais aussi au peu
d'importance que donnent certains responsables d'entreprises au Contrôle
Interne.
L'adoption d'un référentiel reconnu tel que le
COSO, nous semble être une bonne solution. L'étude menée
par la commission Treadway visait à aider les responsables des
différentes entreprises aux Etats-Unis à mettre en place leur
propre dispositif de Contrôle Interne et à l'évaluer
régulièrement selon les normes et principes que le COSO a
établi.
Dans cette optique, nous avons choisi d'utiliser le COSO comme
cadre de référence. Sa perception du Contrôle Interne en
tant que processus visant à fournir une assurance raisonnable quant
à la réalisation des objectifs liés aux opérations,
aux informations financières et à la conformité aux lois
et réglementations en vigueur, ainsi que le fait qu'il se soit
basé sur cinq composantes (environnement de contrôle,
évaluation des risques, activité de contrôle, information
et communication, activités de pilotage), nous a permis
d'apprécier toute l'importance que revêt un dispositif de
Contrôle Interne efficace. Cette affirmation s'est renforcée par
le fait que pour répondre aux besoins d'informations rapides,
l'entreprise doit constamment ajuster ses méthodes de fonctionnement,
surtout dans un contexte de mondialisation et d'incertitude où la
concurrence est de plus en plus rude.
Pour cela, nous avons tenté, lors de notre étude
pratique au sein de la Sous- Direction Trésorerie de la Compagnie AIR
ALGERIE, d'identifier les risques significatifs pouvant altérer ses
activités et compromettre l'atteinte de ses objectifs.
La finalité de ce travail était d'évaluer
le système de Contrôle Interne au sein de cette structure, et de
formuler, si nécessaire, des recommandations qui pourraient amener plus
de maîtrise dans les activités.
A travers cette étude, nous avons pu constater que le
dispositif de Contrôle Interne mis en place au sein de la Sous-Direction
Trésorerie comportait quelques lacunes pouvant générer des
retards dans l'accomplissement de certaines tâches, dont les plus
significatives sont:
+ Absence d'une structure d'Audit Interne et de Contrôle
de Gestion au sein de l'entreprise, ce qui rend l'évaluation du
dispositif de Contrôle Interne et l'étude du degré
d'atteinte des objectifs de la Sous-Direction difficile;
+ Absence de mécanismes permettant l'identification,
l'évaluation et la maîtrise des risques qu'ils soient internes ou
externes;
+ Un système d'information mal exploité ou parfois
défaillant;
+ Le non respect des directives décrites dans les manuels
de procédures et d'organisation par le personnel;
+ La non mise à jour des manuels de procédures ou
leur non disponibilité dans certains services;
+ Des règles d'éthiques informelles.
A cet effet, il a été recommandé à la
l'entreprise pour mieux maîtriser les activités de sa
Sous-Direction Trésorerie de :
+ Mettre en place une cellule d'Audit Interne
indépendante afin d'évaluer régulièrement
l'efficacité du système de Contrôle Interne mis en place et
entreprendre les mesures correctives adéquates en temps voulu;
+ Améliorer le système d'information et la
communication interne (verticale et horizontale) et externe (la
trésorerie centrale avec les unités locales et à
l'étranger) afin d'éviter les retards de virements et de
rapatriements de fonds et d'optimiser la rentabilité des placements
temporaires.
+ Cette amélioration du système d'information
doit également concerner le matériel informatique ainsi que les
logiciels de traitement comptable utilisés. Certains systèmes
existants n'étant pas exploités de manière optimale par le
personnel, des formations et des réunions de sensibilisations aux
nouvelles technologies de l'information doivent être menées dans
le but d'apporter plus de célérité dans le travail.
+ Mettre en place une cellule de Management des risques
permettant d'identifier et d'évaluer les risques internes ou externes
pouvant avoir un impact négatif sur la réalisation des objectifs,
et ce afin de les maitriser.
Pour conclure, il est essentiel de souligner qu'un dispositif
de Contrôle Interne aussi bien conçu et aussi bien appliqué
soit-il, ne peut fournir une garantie absolue quant à la
réalisation des objectifs de l'entreprise. Il existe en effet des
limites inhérentes à tout système de Contrôle
Interne. Ces limites résultent de nombreux facteurs, notamment des
incertitudes liées au monde
extérieur, de l'exercice de la faculté de
jugement ou de dysfonctionnements pouvant survenir en raison d'une
défaillance humaine ou d'une simple erreur.
Cette étude n'a pas donné lieu aux
résultats que nous escomptions et cela du fait que les mentalités
au sein des entreprises algériennes ne soient pas très
avancées. Cependant nous suggérons à toute autre personne
souhaitant poursuivre dans cette voie, d'entreprendre des études plus
approfondies en matière de management des risques en s'appuyant dans
leurs recherches sur les travaux réalisés par la commission
Treadway dans le cadre du COSO 2.
Références
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