JAMAL, dédie ce modeste travail à
son père qui n'a pas cessé un moment de le soutenir moralement et
de le conseiller ainsi à tous les membres de la famille et aux
collègues.
ISSAM, dédie cette étude à
l'âme de son père décédé tôt, que dieu
aie son âme et à sa très chère mère, ainsi
qu'à tous les membres de la famille qui l'ont soutenus pour la
réalisation de ce travail.
Nous tenons à exprimer nos vifs remerciements
au Dr. Najat MASKINI, professeur à la faculté, pour ses efforts
louables qui a pu déployer pour nous encadrer pour la réalisation
de ce modeste travail.
Nous remercions aussi le président de
l'Université Hassan 1er ainsi que le Doyen de la
Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales et tout le
personnel de la dite faculté.
Aussi, nos sincères remerciements vont
à Mme Keltoum Jazmi, qui a assuré la frappe du présent
document.
Enfin nous remercions vivement tous ceux qui ont
contribué de près ou de loin à la réalisation de
cette étude.
LES ABREVIATIONS UTILISEES
RH: Ressources humaines
ARH: Audit des ressources humaines
DRH: Directeur des ressources humaines
IIA: Institute of Internal auditors
Else : Entreprise
FRAP : Feuille de révélation des problème
apparents
CV : Curriculum Vitae
GRH : Gestion des ressources humaines
ONG : Organisation non gouvernementale
Introduction Générale
Au XVIII siècle, l'homme était au centre de
réflexions des philosophes de lumière. Aujourd'hui, encore,
l'intérêt porté à l'homme ne cesse de croître,
mais cette fois il est perçu d'un angle totalement différent.
Le management ne peut plus ignorer le rôle de l'homme
comme une ressource qu'il faut intégrer dans les stratégies de
l'entreprise. Les ressources humaines ne sont donc plus
considérées comme un simple coût pour l'entreprise qu'il
faut minimiser mais des ressources qu'il faudra développer, motiver et
évaluer.
L'évaluation, préoccupation première du
manager qui doit continuellement évaluer le comportement de son
personnel, cependant le comportement de l'homme au travail et loin d'être
aisément contrôlable, la complexité de cette tâche
pour le manager justifier le recours à la technique d'audit.
Le terme d'audit, très souvent assimilé à
la vérification comptable, et considéré comme une
opération de contrôle pouvant être assortie de sanctions.
L'audit a ainsi pour objet de dresser un constat d'une situation
en mettant en évidence également ses caractéristiques,
sous forme de points forts, mais aussi de points faibles,
représenté par les problèmes et les risques qui en
découlent, dus notamment aux manques de contrôle.
Dans le domaine des ressources humaines (RH) l'action de
l'auditeur est de fournir une méthodologie et des techniques
adaptés aux caractéristiques de la fonctions RH en
évaluent l'efficacité et améliorer la prise de
décision.
De plus en plus, les services d'audit interne dans les
entreprises en général de grande taille, consacrent une part
notable de leurs activité à des audits de RH portant sur la
plupart des fonctions de personnel, soit dans l'entreprise (E/se) elle
même, soit dans des filiales, soit enfin lors d'acquisition ou de
fusion.
Par ailleurs, il faut savoir que l'audit des ressources humaines
est un concept de récente apparition et qu'il ne cesse de se
développer.
L'intérêt de ce travail, est de cerner le champs
d'application de l'audit des ressources humaines, de montrer que ce dernier ne
se présente plus maintenant comme une opération pure et simple de
vérification mais comme une aide au management pour lui donner les
moyens d'être plus efficace, comme une aide indispensable pour permettre
aux gestionnaires du personnel et aux dirigeants des entreprises de
gérer efficacement les ressources humaines. Ainsi ce travail se
présente comme suit
Dans un chapitre préliminaire nous présentons
l'audit interne d'une façon générale, ses objectifs, ses
frontières et la conduite d'une mission d'audit.
Dans 2ème chapitre nous traitons de l'audit des ressources
humaines en mettant la lumière sur les 3 types à savoir:l'audit
des performances, l'audit des potentiels et l'audit du climat social.
Enfin dans le dernier chapitre, le plus important de notre
étude, nous avons essayé de clarifier l'apport de l'audit des
ressources humaines à l'entreprise et cela à travers 3 points
essentiels:
Comment l'audit des ressources humaines est au service du
management?
L'apport de cet audit en matière de gestion des
compétences et de conduite du changement au sein de l'entreprise
Montrer l'impact de l'audit social sur la liberté
syndicale et droit de négociation collective.
CHAPITRE PRELIMINAIRE
L'AUDIT INTERNE
Du simple point de vu du vocabulaire, observons que le terme
Audit Interne trouve sa définition dans les mots:
· Audit qui, fidèle à sa racine latine (
Audio, Audire: écouter), montre la réelle signification
d'écoute de la fonction; son caractère générique
est naturellement employé pour tout ce qui constitue une analyse et une
opinion sur une situation.
· Interne car l'audit est ici exercé par le
personnel de l'entreprise. Il s'oppose ainsi à externe relevant
d'intervenants extérieurs.
D'où la définition adoptée par l'Institute
of Internal auditors (lIIA): "l'Audit Interne est à l'intérieur
d'une organisation une fonction indépendante d'évaluation
périodique des opérations pour le compte de l'organisation"
(1)
L'audit interne est à la fois une fonction de direction
dans la mesure où il concerne au premier lieu le chef de l'entreprise,
un métier qui demande du temps d'où la nécessité de
disposer de spécialistes pour exercer la fonction.
I- OBJECTIFS ET TYPOLOGIE DE L'AUDIT INTERNE:
A- Objectifs:
De nombreux auteurs proposent de classer les objectifs de
l'audit interne en trois niveaux selon qu'ils intéressent la
régularité et /ou la conformité aux règles et aux
procédures, l'efficacité des choix effectués dans
l'entreprise ou la pertinence de la politique générale de
l'Else.
· (1). J. Renard, Théorie et pratique de l'audit
interne, les Editions d'organisation, 1994 (p63)
1- La régularité:
A ce niveau, l'auditeur interne s'attache à
vérifier que:
- Les instructions de la direction générale et les
dispositions légales et réglementaires sont appliquées
correctement.
- Les opérations de l'Else sont
régulières
- Les procédures et les structures de l'Else
fonctionnement de façon normale et qu'elles produisent des informations
fiables
- Le système de contrôle interne remplie sa mission
sans défaillance.
Cet audit de régularité peut aussi s'appeler "audit
de conformité": les juristes distinguent que dans le premier cas on
observe la régularité par rapport aux règles internes de
l'entreprise et dans le second cas la conformité avec les dispositions
légales et réglementaires. Mais dans les deux cas, la
démarche est la même: comparer la réalité avec la
référentiel proposé.
C'est donc par rapport à un référentiel que
l'auditeur interne est appelé à se prononcer sur le degré
de régularité ou de conformité de l'entreprise et de ses
entités opérationnelles et fonctionnelles aux instructions
internes et aux dispositions légales et réglementaires, il
informera les responsables de toute sorte de déviations ou de
distorsions. Il va en analyser les causes, en évaluer les
conséquences et enfin; proposer des solutions pour réduire
l'écart entre la règle et la réalité. Cette
démarche, toujours essentielle pour un auditeur interne, s'est
doublée d'une approche nouvelle, l'audit d'efficacité.
2- L'efficacité:
A ce niveau, l'auditeur interne ne se contente pas uniquement de
vérifier la régularité, conformité de l'Else aux
référentiels internes et externes, mais il se prononce sur la
qualité de ses réalisations en terme d'efficience et
d'efficacité.
L'auditeur cherche ici un écart entre les
résultats et les objectifs, c'est à dire un écart entre le
but choisi et l'effet produit (1) mais aussi "le pourquoi" de cet écart
et le "comment" réduire.
(1) Raymond VATIER, Audit de la gestion sociale Edition
d'organisation 1989 (p166)
3- La pertinence:
La pertinence est une affaire de la direction
générale puisqu'elle est tenu à vérifier la mesure
dans laquelle les choix faits aboutiront effectivement aux effets
recherchés (1).
L'auditeur interne s'intéresse donc, à ce niveau,
à l'Else prise dans son ensemble afin de se prononcer sur:
- la cohérence entre les structures, les moyens et les
objectifs fixés par l'Else.
- La qualité des orientations de la direction
générale. La pertinence va être exprimée comme
l'écart entre le résultat que l'on veut obtenir et la
capacité des moyens retenues à y parvenir (2).
Il faut noter qu'à chaque niveau d'objectif correspond
un type d'audit interne à savoir:
- l'audit comptable et financier
- l'audit opérationnel,
- l'audit de management ou direction.
B- Typologie:
a) l'audit comptable et financier
La définition même de l'audit suppose la
possibilité d'apprécier une réalité par comparaison
à une norme.
Dans le cadre d'audit comptable et financier, la
réalité étant les informations produites par l'Else, la
norme étant les règles, les lois, les méthodes
d'enregistrement et les instructions de la direction générale.
(1) Raymond VATIER, Audit de la gestion sociale Edition
d'organisation 1989 (p 169)
(2) Idem (p 169)
En effet, l'audit financier et comptable s'intéresse aux
actions ayant une incidence sur la préservation du patrimoine, les
saisies, les traitements comptables et l'information financière
publiée par l'Else (1).
L'action de l'auditeur interne concerne, entre autre,
l'appréciation de l'évaluation du contrôle interne
comptable (*) mise en place par l'Else dans le but de se prononcer sur la
fiabilité, la régularité et la sincérité de
l'information comptable et financière produite par l'entreprise.
b- L'audit opérationnel:
L'audit opérationnel est une évaluation
périodique, continue et indépendante de toutes les
opérations de l'organisation en vue d'aider les gestionnaires à
améliorer le rendement de leurs unités administratives; et ce par
l'appréciation objective des opérations et la formulation des
recommandations appropriées.
L'audit opérationnel comprend l'analyse et
l'évaluation des éléments de la gestion (planification,
organisation, direction et contrôle), c'est à dire, les objectifs
et les plans, les responsabilités, les structures organisationnelles,
les politiques et procédures, les systèmes et méthodes,
les contrôles, et les ressources humaines et physiques.
Dans l'audit opérationnel il s'agit d'auditer "la
réalité (les opération)" au lieu de "l'image" que la
comptabilité en donne. L'idée est donc d'auditer la
réalité plutôt que sa description comptable (2), afin de
permettre à l'entreprise de pouvoir affronter la compétition avec
les meilleurs atouts (3).
* On appelle contrôle interne, en matière de
comptabilité, le choix et la mise en oeuvre de méthodes ainsi que
de moyens matériels et humains adaptés au cas de l'entreprise qui
soient à même de prévenir sans retard les
différentes irrégularités possible( intentionnelles ou non
intentionnelles)
(5) Jeam Charles BECOUR, Henri BOUQUIN, l'audit
opérationnel, Economica, 1991.
(6) Idem (13)
(7) P. LAURENT. P. TCHERKAWSKY, La pratique de l'audit
opérationnel, Edition d'organisation 1991.
c- l'audit de direction ou de management:
La notation de l'audit de direction reste confuse: pour les uns,
il ne se conçoit que sous forme de synthèse de divers audit
opérationnels (1).
Pour d'autre, l'audit de direction est ce que ferait un
président s'il avait le temps et les techniques pour faire sur tous les
aspects de la gestion d'une entreprise.
Mais quoi qu'il en soit il ne s'agit pas d'auditer la direction
générale en portant un quelconque jugement sur ses options
stratégiques et politiques. "En aucun cas, l'auditeur ne peut
s'intéresser au fond des choses: ce ne sont pas ses objectifs et il n'a
pas la compétence pour le faire. Il faut donc dire et
répète que l'existante d'un service d'audit interne
n'altère en rien la liberté de choix et de décision des
directions générales. En revanche, observer les choix et les
décisions, les comparer, les mesurer dans leurs conséquences et
attirer l'attention sur les risques ou les incohérences relèvent
bien de l'audit interne". (2)
L'audit du management nécessite donc un grand
professionnalisme, un bonne connaissance de l'entreprise et une autorité
suffisante pour être écouté des responsables quant aux
recommandations susceptibles d'être formulées dans ce domaine.
II- FRONTIERES:
Comment mieux éclairer une fonction mieux qu'en
traçant les frontières de son action par rapport à celles
qui jouxtent son domaine d'application.
On évitera beaucoup de confusion en précisant
clairement comment se situe l'Audit Interne par rapport:
- au contrôle de gestion
- à l'audit externe
(1) L. COLLINS, G. WALLIN, Audit et contrôle interne,
aspect financier stratégique et opérationnelle Edition DALLOZ
1992 (p293).
(2) J. Renard, théorie et pratique de l'audit interne les
Editions d'organisation 1994
3.1. l'audit interne et le contrôle de gestion: il y a
encore peu de temps, nombreux sont ceux qui discernaient mal la
frontière entre les deux fonctions. Une des causes tient sans doute au
fait qu'elles ont suivi des évolutions comparables.
De même que l'audit interne est passé du simple
contrôle comptable à l'assistance au management dans la
maîtrise des opérations, de même le contrôle de
gestion de la simple analyse des coûts au contrôle
budgétaire puis à un véritable pilotage de l'E/se.
" progressivement l'audit interne et le contrôle de
gestion dépassent l'état de simples directions fonctionnelles au
profit d'une aide à l'optimisation de l'entreprise" (1).
A cette évolution comparable s'ajoutent un certain nombre
de caractéristiques identiques:
3.1.1. les ressemblances:
· L'une est l'autre s'intéressent à toutes
les activités de l'E/se et ont donc un caractère universel.
· Comme l'auditeur interne, le contrôleur de gestion
n'est pas un opérationnel: il attire l'attention, recommande, propose
mais n'a pas le pouvoir de décision.
· Les deux fonctions sont relativement récentes et
encore en pleine période d'évolution d'ou la multiplication des
interrogations et des incertitudes.
· L'une est l'autre bénéficient d'un
rattachement hiérarchique préservant leur indépendance et
leur autonomie. Mais les différences sont suffisamment importantes pour
permettre de les identifier et de les distinguer.
(1) J. renard «Théorie et pratique de l'audit
interne, les Editions d'organisations 1994
3.1.2. les différences:
a) les différences quant aux objectifs:
On connaît les objectifs de l'audit interne, qui vise a
mieux maîtriser les activités par un diagnostic des dispositifs de
contrôle interne. Le contrôleur de gestion va s'intéresser
plus à l'information qu'aux systèmes et procédures;
définis au sens le plus large, on peut dire que sont rôle est de
veiller au maintien des grands équilibre de l'E/se en attirant
l'attention sur les déviations réalisés ou
prévisibles et en recommandant les dispositions à prendre pour
restaurer la situation. Pour ce faire il est le concepteur du système
d'information de l'E/se et contribue à la définition des
structures.
b) Différences quant aux champ d'application:
si les deux fonctions ont un champ d'application couvrant
l'ensemble des activités, celles -ci ne sont pas
considérés de la même façon. S'intéressant
essentiellement aux résultats, réels ou prévisionnels, le
contrôleur de gestion prendra en compte tout ce qui est chiffré ou
chiffrable. L'auditeur interne va aller au delà de cette dimension et
ceci est particulièrement perceptible dans les domaines comme la
sécurité, la qualité, les relations sociales, etc.
c)Différences quant aux méthodes de travail:
La méthodologie de l'audit interne est spécifique
à la fonction. Les méthodes de travail du contrôleur de
gestion sont-elles aussi, originales et ne se confondent pas avec les
précédentes: elle s'appuient sur les informations des
opérationnels (prévisions et réalisation) et sont
largement analytiques et déductives.
3.1.3. les complémentarités:
· Dans toutes les interventions, l'audit interne apporte
une contribution au contrôle de gestion: le contrôle de gestion est
d'autant plus efficace qu'il reçoit des informations
élaborées et transmises dans un système de contrôle
interne fiable et validé par l'audit interne. L'audit interne va
apporter au contrôle de gestion cette garantie sur la qualité de
l'information car, comme les autres fonctions, il peut et il doit être
audité: les indicateurs de gestion prévisionnelle qu'il utilise
sont-ils adéquats? Les informations qu'il lui parviennent sont elles
exhaustives? Autant de questions que se pose l'auditeur interne pour juger si
le contrôleur de gestion a une bonne maîtrise de son
activité.
· De la même façon et inversement l'audit
interne va trouver auprès du contrôleur de gestion les
informations qui vont être autant de clignotants susceptibles d'attirer
l'attention des auditeurs sur des points de faiblesse à prendre en
compte dans la mission d'audit.
On peut donc dire qu'au delà des
complémentarités, il existe une véritable synergie entre
les deux fonctions pour le bien commun de l'E/se et sans que pour autant on
puisse les confondre.
3.2. l'audit interne et l'audit externe:
A/ Différences:
L'audit interne et l'audit externe sont étroitement
liés dans la vie de l'E/se, mais ceci n'empêche pas que ces deux
fonctions se différencient à plusieurs niveaux:
· Objet:
L'objet de l'audit interne étant le système du
contrôle interne; l'auditeur interne s'occupe de l'examen et de
l'évaluation des systèmes du contrôle interne de l'E/se et
de la qualité des résultats obtenus, mais il n'est pas de sa
responsabilité de gérer ce système, c'est le rôle du
management.
L'objet de l'audit externe est le système d'information
comptable, l'auditeur externe atteste, généralement dans le cadre
d'une mission contractuelle, la régularité et le
sincérité des informations financières et comptables pour
le compte de ses mandants (conseil d'administration, actionnaires...)
· Le statut:
L'auditeur interne peut être soit un salarié de
l'entreprise attaché au plus haut niveau de la hiérarchie et
indépendant des entités qu'il audite. l'auditeur externe doit
être un expert juridiquement indépendant de l'E/se dans laquelle
il intervient pour une mission contractuelle contre des honoraires payés
par la dite E/se (audit externe).
· Champ d'application:
Le champ d'application de l'audit externe englobe tout en qui
concourt à la détermination des résultats, à
l'élaboration des états financiers et rien que cela, mais dans
toutes les fonctions de l'entreprise. "l'auditeur externe qui limiterait ses
investigations au secteur comptable ferait oeuvre incomplète (1).
Le champ d'application de l'audit interne est beaucoup plus vaste
puisqu'il inclut non seulement toutes les fonctions de l'entreprise, mais
également dans toutes leurs dimensions.
· Bénéficiaires:
L'auditeur interne travail pour le bénéfice des
responsables de l'entreprise: managers, Direction générale.
L'auditeur externe certifie les comptes à l'intention de
tous ceux qui en ont besoin: actionnaires, banquiers, clients et fournisseurs,
etc.
Par ailleurs, même si les objectifs sont partiellement
différents, l'audit interne et l'audit externe partagent un souci
commun qui est de s'assurer de la qualité du contrôle interne et
de l'information financière publiée, cette
complémentarité permet à l'E/se de gagner en
efficacité.
B/Complémentarité
L'audit interne est l'audit externe se complète au
niveau:
· Etablissement en commun des planning d'intervention afin
de minimiser les dérangement causés par les audits. On s'efforce
alors d'éviter des visites successives dans les mêmes services.
La
(1) J. renard, Théorie et pratique de l'audit interne,
les Editions d'organisations 1994.
collaboration peut même aller plus loin: réaliser
des audits internes et externes dans le même service en même temps.
De telle expériences sont l'occasion d'enrichissement important pour les
deux parties et pour l'entreprise.
· Le travail des auditeurs internes peut aider l'auditeur
externe à déterminer la nature , l'étendu,
l'intensité et le calendrier de ses travaux.
· Possibilité laissée au Directeur de l'Audit
Interne d'effectuer des travaux pour les auditeurs externes à condition
de respecter les normes de l'I.I.A.
IV- Conduite d'une mission d'audit interne (étapes):
Une mission d'audit interne peut être cernée au
niveau de 3 phases (1):
· Phase de préparation
· Phase de réalisation
· Phase de conclusion
4.1. Phase de préparation:
Toute mission d'audit s'ouvre par un ordre de mission, cet ordre
formalisé le mandat donné par la direction générale
à l'audit interne.
L'intervention d'audit commence par la phase de
préparation. Cette phase est centrée sur la détection des
faiblesses dont l'examen sera l'objet de la phase de réalisation.
Cette phase exige des auditeurs une capacité importante
de lecture, d'attention et d'apprentissage en dehors de toute routine. Elle
sollicite a apprendre et à comprendre, elle exige également une
bonne connaissance de l'entreprise car il faut savoir ou trouver la bonne
information et à qui le demander. Au niveau de cette phase, l'auditeur
doit passer par les étapes suivantes:
(1) ) J. renard, Théorie et pratique de l'audit interne,
les Editions d'organisations 1994.
4.1.1. prise de connaissance du domaine audité;
l'auditeur doit apprendre sont sujet, connaître de
près le domaine à auditer, le découper en simple
activité auditable afin que le travail soit facile, simple et
précis. Cette phase est aussi appelée plan d'approche. l'auditeur
doit planifier la phase de prise de connaissance et prévoir le ou les
moyens les plus adéquats pour acquérir le savoir
nécessaire à la réalisation de sa mission (interview,
document...)
le travail se résume en 3 thèmes:
· L'organisation à auditer: Il s'agit de
l'organisation des hommes d'ou l'utilité de l'organigramme, formation
des hommes et répartition des tâches.
· Les objectifs et l'environnement: Ces deux
éléments constituent un des aspects essentiels à assimiler
par l'auditeur avant le début de sa mission. Bien connaître les
objectifs de la fonction à auditer, les contraintes et les points forts
dont doivent tenir compte les responsables vont permettre à l'auditeur
d'avoir une vue d'ensemble de l'unité et de ses problèmes.
· Les techniques de travail: L'auditeur doit avoir une
bonne connaissance des techniques de travail utilisées depuis le tableau
de bord et ses composantes utilisées par le responsable, jusqu'aux
méthodes techniques et de gestion qui permettent à l'unité
de fonctionner. La connaissance des techniques implique la connaissance des
contrôles existants, laquelle va permettre de développer
ultérieurement le questionnaire du contrôle interne.
4.1.2. identification des risques:
il s'agit essentiellement de savoir ou se situent les risques et
non de les analyser dans le détail de leurs causes et
conséquences. C'est a ce niveau qu'on procède au découpage
du sujet audité en unités de base élémentaires qui
correspondent à des opérations concrètes et
précises. Si on a pas la possibilité de procéder à
un découpage séquentiel c'est à dire suivant l'ordre
chronologiques des opérations (réception, demande d'achat,
traitement demande, passation commande, réception marchandise....). on
procède à un découpage logique; mais le principe reste le
même qui consiste à isoler les unités
élémentaires observables.
Pour chacune de ces rubriques, on identifie les ponts de
contrôle interne sans se livrer à aucun test, ni à aucune
validation on regarde simplement s'ils sont convenablement documentés.
C'est à ce niveau donc qu'on détecte les points de contrôle
dont le risque et potentiel.
4.1.3: Définitions de la mission:
c'est à dire à l'analyse des risques
déjà détectés qu'on va définir les objectifs
de la mission.
a) Objectifs généraux:
Il s'agit de s'assurer des éléments suivants dans
le domaine audité:
· Sécurité des actifs
· Fiabilité des informations
· Respect des règles et directives
· Optimisation des ressources
b) Objectifs spécifiques:
Il s'agit de préciser de façon concrète les
différentes les différents points de contrôle qui vont
être testés par l'auditeur qui tous contribuent à la
réalisation des objectifs généraux et qui tous se
rapportent aux zones à risques ultérieurement identifiés.
C'est à dire de ce découpage des objectifs spécifiques,
lui même issu de l'identification des risques, que l'auditeur interne
construit les grandes lignes du questionnaire de contrôle interne.
Pendant cette phase les moyens utilisés par l'auditeur
interne sont en général, le questionnaire de prise de
connaissance, les documents à jour, les procédures de travail,
les rapports et comptes rendus du service à auditer.
4.2. Phase de réalisation:
1. Réunion d'ouverture
Pendant la phase précédente, l'auditeur fixe les
objectifs de la mission, c'est ce qui constitue le rapport d'orientation. La
phase de réalisation débute par une réunion d'ouverture
dans laquelle d'auditeur et l'audité examinent le rapport d'orientation.
Ainsi les auditeurs annoncent au préalable et sans ambiguïté
ce qu'ils ont l'intention de faire. Au cous de cette lecture commune, les
auditeurs vont solliciter les avis des audités; ces derniers ne manquent
pas de faire des observations mais la décision finale de prendre ou non
en compte les avis des audités revient aux auditeurs.
2. Le programme d'audit:
On l'appelle aussi "programme de vérification" ou encore "
planning des réalisations"; quelle que soit sa dénomination, il
s'agit du document interne au service dans lequel on va procéder
à la détermination et à la répartition des
tâches. Ce programme d 'audit est établie par l'équipe en
charge de la mission et en général au cours d'un bref retour dans
les bureaux du service. C'est un programme ou sont défini; le planning
de travail, les points de départ des questionnaires du contrôle
interne, le suivi du travail et la documentation.
4.3. Le travail sur le terrain:
La démarche que l'auditeur doit suivre à ce niveau
doit être défini avec précision:
a) la démarche logique:
· L'auditeur procède à un découpage
séquentiel ou logique des opérations, nécessaire à
l'identification des risques.
· A partir de cette identification des risques, l'auditeur
défini ses objectifs "rapport d'orientation" et établi un
programme de travail.
· Pour chacun des points du contrôle interne, il se
pose - si jugé nécessaires - les questions: qui, quoi, où
, quant et comment ?.
· Il répond à ces questions et c'est la phase
terrain qui nous intéresse en réalisant des tests avec l'aide des
outils qui sont à sa disposition (questionnaire du contrôle
interne, interview, etc....)
· Chaque dysfonctionnement, chaque anomalie donne lieu
à l'établissement d'une feuille de révélation des
problèmes apparents (FRAP) et donc à une analyse causale qui va
permettre:
1- D'identifier le ou les dispositifs de contrôle interne
qui présentent des faiblesses sur ce point particulier
2- De recommander les notifications à apporter et pour y
porter remède
3- L'addition de tous ces constats met en valeur la
qualité du contrôle interne de l'unité ou du système
ou de processus audité.
b) Les tests:
Le premier des tests que l'auditeur va réaliser c'est
l'observation immédiate. Il s'agit des observations physiques de toute
nature. Au niveau de cette observation, l'auditeur prend en compte les alias
relatifs au moment ou il effectue son observation, maintenir les faits
observés dans leur contexte. Cette observation permet à
l'auditeur de compléter le questionnaire du contrôle interne
déjà établi et la gamme des tests individuels que l'on
s'apprête à réaliser.
Le deuxième type des tests est celui des tests
individuels. Ces tests sont réalisés en fonction des zones
à risque antérieurement définis et du questionnaire du
contrôle interne. On choisi un processus ou un ensemble
d'opérations pour voir la façon dont les choses se passent et
comment elles sont maîtrisées. Or, quelque soit l'outil
utilisé les tests doivent toujours répondre à un nombre de
conditions:
· Les questions posées doivent être
précises, une question vague ne peut fournit qu'une réponse vague
et générale.
· Il faut savoir choisir les outils opportuns
(questionnaire, interview...)
· Il faut savoir interpréter les résultats
des tests ce qui est d'autant plus facile que l'objectif a été
défini avec précision.
· Tout test doit faire l'objet d'une feuilles de
révélation des problèmes apparents (FRAP) dans le cas ou
le test révèle un des fonctionnement.
4.3. Phase de conclusion:
4.3.1. Projet de rapport d'audit::
Il est constitué par l'ensemble des (FRAP) que l'on a pris
le soin de classer d'une façon logique et par ordre d'importance. Il
présent la totalité des constats, assortis des causes,
conséquences et recommandations. En effet par les FRAP, l'auditeur
s'est accordé à chaque instant sur l'interprétation des
faits observés et les recommandations. Maintenant il faut prendre du
recule décider ce qu'il va écrire et l'organiser.
Cette synthèse est effectuée en ne reprenant que le
problème de chaque (FRAP) en les réordonnant sans modifier
l'énoncé puis en rajoutant des titres de regroupement. Le
document auquel on abouti est les projets de rapport d'audit.
4.3.2. Le rapport d'audit:
C'est un rapport qui aux principaux responsables concernés
et à la direction les conclusions de l'audit concernant la
capacité de l'organisation audité à accomplir sa mission
en mettant l'action sur le dysfonctionnement afin de développer les
actions de progrès.
C'est le document le plus important émis par l'audit, et
qui engage le responsable de l'audit. c'est un rapport complet, conclusif,
écrit, final.
Il constitue le point culminant de la mission et sert à
déclencher les réflexions de la direction général
et les actions du progrès des responsables.
Ce rapport respecte un certain nombre de principes.
1. Il doit être présenté aux responsables
audités à l'état de projet, puis discutés avec eux
et si possible accepté avant diffusion définitive.
2. Il doit être structuré et formulé pour
ses lecteurs, et donc comporter une partie détaillée et une
synthèse
3. Il doit être objectif, clair, concis, utiles et le plus
convaincant possible.
4. Il doit être revu par un comité de lecture
interne au service audit.
5. La diffusion du rapport doit être effectuée le
plus rapidement possible.
4.3.3. Réunion de clôture:
Les personnes qui ont participé à la réunion
d'ouverture, participent également à la réunion de
clôture, lesquelles après s'être entendu sur ce que les
auditeurs avaient l'intention de faire (réunion d'ouverture), vont
s'entendre ce qu'ils ont fait. On va donc retrouver l'audité, ces
collaborateurs, sa hiérarchie autour de l'équipe de la mission
d'audit. A l'ordre du jour; l'examen du projet du rapport d'audit qui est
distribué à chaque participant quelques jour avant la
réunion - si possible- pour ne permettre la lecture, cet examen se fait
à partir d'une présentation réalisée par les
auditeurs, elle permet de régler les contestations éventuelles et
de valider le travail des auditeurs.
Conclusion:
A travers cette analyse il paraît donc clairement que les
investigation des auditeurs sont d'une très grande importance pour
l'E/se, c'est en effet à travers leur recommandations que les
responsables des E/ses améliorent la maîtrise des contrôles
assurant la bonne marche de leur établissement. D'un autre
côté la bonne marche de l'audit interne ne cesse d'élargir
son champs d'application pour toucher des secteurs jusqu'au là
marginalisés tel que celui des ressources humaines.
CHAPITRE 2
L'audit des ressources humaines
Chapitre 2: L'AUDIT DES RESSOURCES HUMAINES
Introduction:
L'audit des ressources humaines et un concept nouveau. Si on le
tente de le définir, nous dirons que c'est un jugement porté sur
la qualité des ressources humaine d'une organisation (1).
Selon le Robert ", un jugement renvoie à deux
signification; c'est, d'une part, une opinion favorable qu'on exprime sur
quelqu'un ou quelque chose, d'autre part, la faculté de l'esprit
permettant de bien juger des choses qui ne font pas l'objet d'une connaissance
immédiate certaine ni d'une démonstration rigoureuse, l'exercice
de cette faculté".
La qualité des ressources humaines c'est l'aptitude des
ressources humaines à répondre aux besoins de l'organisation
qualitativement et quantitativement.
L'audit des ressources humaines peut être
réalisé par un auditeur interne lorsqu'il s'agit de
détection ou d'évaluation des potentiels et des performances du
personnel d'une entreprise. Il peut y avoir également recours à
un audit contractuel (ou externe) si une entreprise le désire suite
à une acquisition ou une fusion par exemple.
Par ailleurs, il existe différents types d'audit des
ressources humaines.
Le tableau suivant résume ces différents types
d'audit des ressources humaines.
Temps Niveau
|
Passe
|
Présent
|
Futur
|
Entité
|
Audit de climat social
|
|
Individu
|
Audit des performances
|
Audit des potentiels
|
(1) J. Igalens, «Audit des ressources humaines»,
Edition liaison, 2000 (p18)
Section 1- L'audit des performances individuelles:
Situer la performance, la mesurer et, par l'audit, pouvoir
l'améliorer constitue à l'évidence un besoin
organisationnel. Mais l'homme au travail désire également
connaître sa performance. Même sans visée
évaluatrice, le feed-back sur les résultats obtenus et leur
comparaison à des normes ou à des objectifs est l'un des
éléments qui permettent d'élever le niveau de l'effort de
l'homme au travail. Lorsque cet élément est relié à
des récompenses (rémunérations, en fonction de la
performance par exp.), il y a un effet multiplicateur.
Une démarche d'analyse de la performance individuelle
apparaît indispensable. Cette démarche s'appuie sur l'analyse du
travail. L'apport de l'audit est d'assurer un contrôle de
qualité.
1.1. Analyse du travail et des performances individuelles:
Il y a plusieurs méthodes d'analyses mais chacune d'elle
éclaire un ou plusieurs dimensions particulières du travail en
laissant de nombreuses autres dans l'ombre.
Pour l'analyse des performances individuelles, il en va de
même; l'auditeur va être amener à mettre l'accent sur un
aspect du travail et à oublier de nombreux autres aspects.
L'éclairage de l'analyse du travail dans le cas de
l'analyse des performances individuelles porte sur des résultats
prescrits; les connaissances, les aptitudes de la personne, les conditions de
son travail sont délibérément écartées
(1).
1.1.1. L'analyse du cadre de référence du
poste:
La poste de travail appartient généralement
à une unité de travail (atelier, service...); c'est souvent au
niveau de cette unité que le travail du poste prend son sens.
(2) J. Igalens, «Audit des ressources humaines»,
Edition liaison, 2000 (p18)
La description de la mission, de la raison d'être de
l'unité permet seule à comprendre l'utilité du poste.
Cela ne peut être vrai que dans les deux cas extrêmes
correspondants à des choix opposés en matière de division
du travail: l'extrême division ou l'extrême recomposition des
tâches.
Dans le premier cas, il faut replacer le poste dans l'ensemble du
processus de travail pour retrouver l'unité du produit ou du service
qui, seul, peut fournir un cadre de référence
compréhensible. Dans le second cas, être en relation avec les
besoins des clients externes ou avec les besoins des clients internes.
Voici quelques exemples de définitions de cadres de
référence correspondant à des services administratifs:
· Service achat: fournir à temps et au meilleur
coût les biens ou les services demandés par les directions
opérationnelles.
· Service financier: assurer la liquidité permanente
de l'entreprise, optimiser les capitaux propres et les capitaux
empruntés, minimiser les frais financiers.
· Service personnel: Garantir à l'entreprise qu'elle
dispensera en permanence de ressources humaines quantitativement et
qualitativement adaptées à la réalisation de ses
objectifs, valoriser ses ressources humaines.
1.1.2. Les secteurs clés de résultats:
Egalement appelés: raison d'être du poste,
contribution essentielle, etc.. leur mise en évidence consiste à
déterminer la ou les contributions essentielles du poste au
résultat de l'unité de travail dans lequel il
s'insère.
" pour trouver les secteurs clés de résultats, il
est souvent conseillé de procéder à une analyse
approfondie de la situation présent, puis de la situation
souhaitée et de faire ressortir les problèmes majeurs, d'en
analyser les causes et les effets. Cette méthode résolument
dynamique peut ne pas convenir à des postes définitivement
stabilisés mais, en réalité, ces derniers sont assez
rares" (1).
Quelques exemples de secteurs clés de résultas:
1- Secteurs clé de fonction production:
- Qualité * Directeur d'usine:
- Volume de production - Volume de production
- Délai - Coût de production
- Gaspillage - Qualité
- Rebuts - Sécurité
- Stocks - Contrôle des stocks
- Coûts de main d'oeuvre - Utilisation de
l'équipement
- Coûts de matières et de l'espace
- Sécurité - Délais de livraison
- Equipement
2- Responsable du contrôle de qualité:
- Normes de qualité
- Coût du contrôle de qualité
- Méthodes du contrôle de qualité
3- Secteurs clés de la fonction personnel:
- Sélection - Plans de succession -
Salaires
- Politiques du personnel - Informations - Relations
avec
les syndicats
- Contrats - Sécurité -Changement de
comportement
(1) J. Igalens «Audit des Ressources humaines « edition
liaisons 2000
1.1.3. Activités résultant des secteurs clés
de résultats:
Il ne s'agit pas d'énumérer toutes les
activités d'un poste mais ces activités sont liées
à l'équipement technologique et aux choix organisationnels de
l'unité. pour cette raison ces activités peuvent évoluer
rapidement: l'informatisation dans les emplois tertiaires, l'automatisation, le
développement des exigences liées à la qualité
entraînent des changements d'activités dans des postes alors
même que le secteur clé de résultats reste
inchangé.
La connaissance des activités s'avère utile pour
comprendre la nature d'un poste. Les méthodes qui ignorent cette
étape partent du principe selon lequel seul le résultat
compte.
1.1.4 Résultats intermédiaires et résultats
finales:
l'analyse des résultats finals dépend:
- de la mise en évidence des secteurs clés de
résultats
- des résultats intermédiaires éventuels
Le résultat final, dans un certain nombre de situations,
ne peut être atteint qu'en passant par des résultats
intermédiaires en rapport avec les activités principales du
poste.
1.1.5. Indicateur de performance:
La performance est un rapport entre un résultat et le
coût d'obtention de ce résultat. Idéalement, l'indicateur
de performance doit rendre le compte de la valeur du résultat et du
coût d'obtention de ce résultat. Dans la pratique il n'est pas
toujours possible de connaître l'un et l'autre avec précision,
c'est à dire traduit en unité monétaire. Mais chaque fois
que cela est possible, il faut s'efforcer de conserver l'esprit de la
définition de la performance et ne pas confondre performance avec le
seul résultat ni avec le seul coût. Donc l'indicateur le plus
approprié est un rapport entre une quantité de résultat
final et une activité liée au secteur de résultat.
1.1.6. Exemple synthétique:
Cadre de référence, secteur clé de
résultat, activité, résultat et indicateurs de
performance, constituent les éléments issus de l'analyse du
travail qui servent de base à l'audit des performances. Dans l'exemple
suivant nous allons essayer d'illustrer chacun de ces
éléments.
Poste: Vendeur de produits techniques auprès des
entreprises
Cadre de référence: si la direction des ventes
avait pour objectif de pousser une nouvelle gamme, le cadre de
référence pourrait être: remplacer progressivement
l'ancienne gamme par la nouvelle tout en augmentant la part de
marché".
Secteur clé de résultat: Augmentation des
ventes
Activités résultant du secteur clé de
résultat:
- Effectuer des tournées commerciales après des
prospects
- Exploiter le fichier clients par mailing
Résultats intermédiaires et résultat final:
Si le résultat final est directement lié au secteur clé de
résultat: pourcentage d'augmentation des ventes, il peut parfois
nécessiter préalablement l'atteinte de résultats
intermédiaires, par exp. l'établissement de statistiques
commerciales qui rendraient à la fois les tournées et les
mailings plus productifs. Ce résultat intermédiaire permet de
mieux comprendre les difficultés ou les étapes du processus de
travail.
Indicateur de performance:
- Nombre de nouveau clients par tournée
- Taux de transformation des mailings en commande
Le vendeur qui aura consommé le moins de moyens, à
résultat commercial identique, sera le plus performant.
L'élément coût est donc utile au
raisonnement. Si un indicateur de performance ne comprend qu'une mesure de
résultat
C'est le coût moyen du poste moyens matériels,
financier et humaines qui permettrait d'apprécier la performance.
1.2. Les outils de l'audit de performance:
Les outils de l'audit des performances individuelles sont des
contrôles de qualité présentés sous forme de
questions, parfois assortis de normes. Ainsi tous les éléments
abordés lors de l'analyse du travail seront tour à tour l'objet
de question de la part de l'auditeur.
1.2.1. Cadre de référence:
· Est-il exprimé au niveau de l'unité de
travail?
· Est-il formulé en terme suffisamment
spécifiques? Est-il compréhensible?
· Est-il régulièrement mis à jour?
Avec quelle périodicité, et qui en est responsable? (le
responsable ne peut être que le directeur de l'unité de
travail)
1.2.2. Secteur clé de résultat:
· Le secteur clé de résultat reflète
t-il bien la contribution essentielle du poste? Sa mission principale?
· Y a t-il une confusion entre secteur clé de
résultat du poste et secteur clé de résultat des postes
subordonnés?
· Le secteur clé est-il compréhensible? Est
-il régulièrement mis à jour? Avec son supérieur
hiérarchique sont obligatoirement co-responsables )
· Dans le cas de pluralité de secteurs clés
de résultats, ne sont - il pas trop nombreux?
1.2.3. Activités résultant des secteurs
clés:
· Les activités résultent -elles des secteurs
clés de résultats? L'auditeur doit essayer d'évaluer
l'impact direct et continu de l'activité sur le résultat
final.
· Les activités ne sont-elles pas trop nombreuses?
Trop d'activités révèlent une incapacité à
saisir l'essentiel du poste. Une ou deux activités sont suffisantes pour
chaque secteur clé de résultat.
· Les activités tiennent-elle compte des changements
techniques et organisationnels du poste?
· Si les changements introduits ont pour objectifs
l'amélioration, l'efficacité du poste, ils doivent avoir des
conséquences sur l'activité. En revanche, une amélioration
des conditions de travail peut n'avoir aucune incidence sur la nature de
l'activité principale du poste.
1.2.4. Le résultat final et les résultats
intermédiaires:
· Le résultat final recouvre t-il le secteur
clé de résultat?
· Est - il mesurable?
· Le résultat est-il spécifique du poste,
compte tenu du cadre de référence? L'auditeur doit
vérifier que le résultat est bien sous la responsabilité
du poste et non d'un poste subordonné ou supérieur.
· Le ou les résultat final? Le présentation
de résultat intermédiaire ne sert qu'à mettre en
évidence une étape incontournable pour l'obtention du
résultat final.
1.2.5. Indicateur de performance:
· L'indicateur de performance reflète t-il bien la
nature du résultat final?
· Les indicateurs se présente sous la forme de
ratios. Le numérateur indique une dimension du résultat final:
quantité, qualité ou délai.
· Le dénominateur indique une donnée relative
au coût.
- Main d'oeuvre (directe ou indirecte)
- Matière (fourniture, outils...)
- Coût administratif (supervision, gestion...)
· L'indicateur de performance est-il valide, fidèle
et sensible?
L'audit des performances est une démarche logique et
rigoureuses d'investigation qui permet de mettre en évidence
l'efficience du travail, c'est à dire sa capacité à
produite les résultats prescrits au meilleur coût. Mai cette
démarche n'est pas une démarche d'autorité, elle ne peut
aboutir à des résultats convaincants qu'avec la participation des
intéressés.
Section II: L'audit des potentiels:
Durant un certain nombre d'année il est apparu que les
aptitudes intellectuelles décroissaient de façon
régulière avec l'âge; dans les années 20, des
études sur l'armée américaine concluaient que
l'intelligence était à son maximum vers vingt ans puis
déclinait. Par la suite, les mêmes données furent
réinterprétées : l'intelligence général ne
diminuait pas, seul l'agilité mentale semblait décliner avec
l'âge.
Aujourd'hui , il est généralement admis que
l'intelligence ne s'use que lorsque l'on s'en sert pas.
L'évolution de l'homme au travail, de ses aptitudes
cognitives ou spécifiques, de sa personnalité constituent encore
un domaine de connaissance ouvert. Pour cette raison il apparaît choquant
de constater que certaines entreprises mettent en oeuvre des procédures
bien déterminées (le potentiel se détecte entre tel et tel
âge par exemple) dans le domaine de la détection ou de
l'évaluation des potentiels.
Cependant, la notion de potentiels est indispensable à
toute gestion prévisionnelle des ressources humaines. D'où
l'importance accordée à l'évaluation et à la
mobilisation de ces potentiels. Mais dans un domaine où les connaissance
scientifiques ne sont pas établies la vigilance doit être grande
ce qui justifie le recours à la méthodologie de l'audit.
2.1. La détection, l'évaluation et la mobilisation
des potentiels:
2.1.1 La détection:
Les moyens de détection sont très nombreux mais
ils n'ont pas tous la même efficacité.
Certaines entreprises testent systématiquement leur
ressources humaines, c'est à dire que tous les individus d'une
catégorie sont concernés, voire tous les individus de
l'entreprise.
D'autres, plus nombreuses, ont pris l'habitude d'étudier
au niveau de la direction des ressources humaines des éléments
statistiques pour effectuer un premier test.
Parmi ces éléments figurent les courbes
d'accès des cadres diplômés: c'est une courbe
représentant les points auxquels les cadres d'âges
différents accèdent à un niveau d'emploi donné.
Plus un cadre mise jeune à un poste élevé,
plus il sera remarqué.
Ces courbes se traduisent par pas des mesures du type:
Coefficient du poste
Age
A ces mesures on rajoute souvent d'autres données: le
nombre de poste déjà tenus et le résultat des
évaluations passées.
Le critère du nombre de poste déjà tenu
repose sur l'hypothèse selon laquelle: si deux cadre sont au même
niveau au même âge, celui qui est resté plus longtemps dans
le même poste n'aura pas le même potentiels que celui qui a
multiplié les expériences. D'après D. Peini " ce que l'on
appelle le potentiel à un âge déterminé n'est pas
indifférent à l'âge auquel une valeur de potentiel a
été attribuée" (1).
Quand au critère des résultats des
évaluations passés, il est logique de considérer que la
performance dans un poste est une condition nécessaire pour alimenter
une procédure d'évaluation de potentiel. Mais il faut noter que
(1) D. Peini, la gestion de cadre «acteurs de leurs
carrières, Hommes et techniques paris 1985 (P11)
(2) F. Tapernoux «le centre dévaluation, une autre
méthodes de sélection et dévaluation des cadres, Payets,
Lauronne, 1984
Une autre technique de détection possible, il s'agit de
"mettre en oeuvre un programme d'évaluation préliminaire
fondée sur le comportement, chaque responsable hiérarchique
étant jugé par deux supérieurs assistés par un
évaluateur expérimenté (...) les prévalués
les mieux notés sont alors désignés pour passer les
épreuves définitives d'évaluation" ().
2.1.2. L'évaluation et la mobilisation des potentiels:
L'évaluation des potentiels ne doit pas être
évoquée indépendamment de leur mobilisation car même
si on décèle un potentiel il risque de s'atténuer si on le
mobilise pas. Par contre un potentiel mobilisé n'a pas besoin
d'être évalué préalablement.
Les différentes méthodes d'évaluation des
potentiels peuvent être classées en cinq grandes
catégories:
1- Les méthodes qualitative
2- Les méthodes quantitative
3- Les méthodes biographiques
4- Les méthodes synthétiques
5- Les méthodes ésotériques
1- Les méthodes qualitatives: Elles sont d'inspiration
clinique et reposent sur l'observation. Elles regroupent les évaluations
par la hiérarchie, par les collègues et rarement par les
subordonnés.
2- Les méthodes quantitatives: Elles intègres
toutes formes de tests. Elles se divisent en deux catégories: les tests
analytiques (tests d'aptitudes et de personnalité), et les tests
analogiques (des tests en situation de travail).
(1) Mitrani, Dalziel, Bernard, le management des ressources
humaines en Europe, Edition d'organisation , Paris 1992
3- Les méthodes biographiques qui reposent sur le CV
(Curriculum vitae) et sur les questionnaires biographiques qui sont de
même nature que le CV mais plus formalisés. Ces méthodes
fonctionnent selon le principe "qui a réussi, réussira", c'est
à dire sur la possibilité de prévoir les conduites futures
à partir de l'analyse des résultats passés (1).
4- Les méthodes synthétiques: Ces méthodes
sont des combinaisons de diverses méthodes qualitatives et surtout
quantitatives. Pour cela elles sont considérées comme lors
méthodes les plus élaborées en matière
d'évaluation des potentiels. Elles regroupent le centre
d'évaluation et le pilotage de carrière.
Les centre d'évaluation sont des processus
structurés qui utilisent différentes techniques
d'évaluation pour apprécier les comportements et les
capacités des individus.
Ils se basent sur le même principe que les tests
analogiques: " Le meilleur prédicateur du succès ultérieur
dans un poste est l'observation directe des comportements du sujet dans des
situations spécifiques à ce poste" (2)
5- Les méthodes ésotériques: ce sont des
méthodes irrationnelles. Elles recourent à la graphologie,
à la numérologie ou à l'astrologie pour évaluer les
potentiels.
En conclusion nous pouvons dire que parmi toutes les
méthodes existantes, la méthode des centres d'évaluation
ou assessment centers (méthode synthétique) est la plus
compète, la plus scientifique qui puisse être utilise. Seulement
en raison des coûts importants qu'elle nécessite, l'utilisation de
cette méthode est réservée aux grandes structures et aux
entreprises multinationales.
D'autre part, dans ce domaine, où les connaissances
scientifiques ne sont pas établies, il faut être très
prudent. Ceci justifie le recours à la méthodologie de
l'audit.
(1) C: Levy - Leboyer, l'évaluation du personnel quelle
méthode choisir Edition d'organisation Paris 1992
(2) J. Igalens l'audit des ressources humaines «Edition
liaison 2000 (p119)
2.2. Méthodologie de l'audit:
l'audit de l'évaluation des potentiels concerne
essentiellement la validation des outils et principalement leur
fiabilité prédictive.
La démarche la plus sûre consisterait à
conserver secrets les résultats d'évaluation de potentiel pour ne
pas influencer les décideurs. Au bout de quelques années, on
étudierait les corrélations entre résultats des
évaluations et carrières effectives (5), c'est à dire
qu'on ne va pas divulguer les résultats de notre évaluation , on
attendra que l'évalué passe quelque années de
carrière. Puis ensuite nous étudions les corrélations
entre nos résultats et la carrière effective (promotion, salaire,
performances...).
Evidemment, un tel programme d'audit a peu de chance
d'intéresser un décideur qui serait obligé de se priver
des résultats, coûteux bien sûr, de l'évaluation des
potentiels.
D'autres perspectives sont également ouvertes à
l'audit dans le cadre des centres d'évaluation, notamment:
- La fiabilité des résultats entre plusieurs
notateurs,
- La fiabilité des résultats entre plusieurs
centre évaluant les mêmes potentiels.
- La stabilité dans le temps des appréciations
d'un centre consistant à comparer des évaluations successives
à partir des mêmes matériaux d'analyse,
- L'homogénéité des résultats entre
les outils destinés à évaluer le même trait
psychologique.
Les centres d'évaluation constituent à ce jour le
meilleur moyen de détection des potentiels. Les directeurs de ressources
humaines qui acceptent de rapporter le coûts des Centres aux
économies réalisées du fait de meilleurs décisions
sont très satisfaits. Mais ce bilan positif devrait inciter les
responsables à mettre en place des procédures d'audit (ou de
contrôle de qualité) des centre d'évaluation.
Les points à auditer en priorité sont les
suivants:
· Capacité des entreprises à définir
les critères des succès professionnel
· Suivi des carrières et des performances des
évalués pour établir des corrélations entre les
résultats obtenus et la réalité.
· Qualités de chaque outil de meure
· Homogénéité et cohérence des
outils
· Respect des règles de déontologie,
· Qualification des évaluateurs,
· Influence des caractéristiques
socio-démographiques des évalués et des évacuateurs
sur les résultats.
Il est évident que ce programme est coûteux , mais
la crédibilité des centres d'évaluation en
dépend.
SECTION III: L'audit du climat social
On trouve dans la littérature et dans les cabinets
d'audit de nombreuses appellations pour ce type d'intervention, par exemple:
- Analyse du climat social
- Etude on enquête sur les motivations
- Diagnostic ou audit ou enquête sociale
- Baromètre
Il s'agit d'une étude des perceptions et des opinions des
salariés. A partir d'une analyse qualitative et/ou quantitative, ces
perceptions sont mises à plat, parfois recoupées entre elle et
parfois analysées dans leurs évolution ou par rapport à
des "normes" ou encore à des scores obtenus dans d'autres entreprises
(1)
(1) F/ Rajaude «portée et limites des
méthodes d"investigation du climat social dans lentreprise «cahiers
dinformation des direction de personnel sous la direction du professeur D.
Weiss IAE Paris 1990 J.B. Montis Analyse et morsure du climat social de
l"entreprise, Entreprise Moderne dédition Paris 1976
Nous constatons que ce sujet n'est pas largement traité
par les auteurs, toutefois l'importance de l'offre de service d'audit du climat
social témoigne de l'importance de la demande.
A noter également que plusieurs entreprises
réalisent leurs audit de climat social sous forme d'audit interne.
Après avoir montré l'importance de l'analyse de la
demande nous présenterons les principaux outils d'audit du climat
social.
A/ L'analyse de la demande:
L'analyse de la demande est la précaution que doit
prendre l'auditeur avant d'engager sa mission moyennant en grand partie ses
chances de succès. Nous présenterons donc les diverses situations
qui sont à l'origine de la demande puis nous détaillerons les
garanties dont doit s'entourer l'auditeur.
L'auditeur distingue deux types de demandes: celle qui se
situent dans le cadre de la planification ou du pilotage de la fonction
sociale, et celles qui suivent un événement important.
Pour les premières, il est utile de rappeler les grand
phases d'un processus de planification dans le domaine de la GRH (voir tableau)
(1).
Processus de planification sociale
Un constat Diagnostic Social
Des orientations Stratégie sociale
Des objectifs
Plan Social
Des moyens
Budget Social
Des résultats Bilan Social
Des écarts Tableau de bord Social
Des corrections
Audit Social
Contenu Moyen
(1) J. Igalens «Audit des ressources humaines» Edition
liaison, 2000 (p38)
A partir de ce schéma, il apparaît que l'audit du
climat social peut se situer en amont (pour établir le constat; il
s'agit alors d'un diagnostic social) ou en aval ( pour mesurer les
résultats d'une politique, il s'agit alors d'un bilan de
perceptions).
Le deuxième cas de recours à ce type d'audit est
souvent en liaison avec un événement particulier. Une fusion, une
acquisition, un réorientation stratégique majeur peuvent
déclencher chez les dirigeants une demande d'audit du climat social.
Dans ce cas, la mission de l'auditeur est plus difficile et il se peut que les
conditions ne soient pas réunies pur que cet audit soit
réalisable.
Les conditions de réussite sont au nombre de trois: il
faut que la mission soit socialement acceptable, il faut que des garanties
aient été négociées, il faut enfin que les moyens
soient adéquats. La première condition a traité la
relation entre le client et les futurs audités.
Il faut que le client soit en position de faire accepter
l'audit, il faut également qu'une relation de confiance existe entre lui
et les audités.
1.1/ Qui est le client?
La position du client est souvent une position
hiérarchique: président directeur général,
directeur de site, etc.
Engager un audit du climat social est un acte de gestion sociale
qui dépasse souvent le pouvoir d'un DRH. Une telle mission suppose que
les décisions soient prises à l'issue de la publication des
résultats mais en début de mission, nul ne peut dire quelles
seront les orientations de ces décisions. C'est pour cette raison que
seul l'autorité de haute direction peut dès le départ
apporter l'assurance que l'audit sera suivi d'effet.
En terme d'audit du climat social, il est plus difficile
d'adopter cette attitude de suivi d'effet c'est à dire que le chef
d'entreprise, s'étant assuré qu'il ne courait pas de risques
graves a décidé de repousser ou de ne pas mettre en application
certaines recommandations. L'annonce de l'audit, son déroulement, la
publication des résultats créent un effet d'attente.
Dans la pratique, l'auditeur s'assure que si son client n'est
pas la plus haute autorité de l'entretien, cette dernière en est
parfaitement informée l'approuve sans réserve et demeure
consciente des nécessités d'un suivi.
1.2/ Le Client a-t-il la confiance des audités?
A cet égard, le client n'est pas toujours en mesure de
passer commande d'un audit du climat social, ici aussi, les limites que doit
s'imposer l'auditeur proviennent de sa méthodologie. A de nombreux
moments, il devra établir une relation de confiance entre lui et les
audités or il doit être affirmé qu'il est mandaté
pour cela par la direction générale.
1.3/L'audit est-il socialement acceptable?.
Avant d'accepter une mission, l'auditeur doit prendre des
informations sur l'entité à auditer. Il existe deux types
d'informations permettant de se forger une opinion sur l'acceptabilité
d'une mission d'audit du climat social, celles des informations formelles et
des informations informelles; concernant les informations formelles, l'auditeur
étudiera préalablement à ses premières visites les
documents suivants:
- Le projet d'entreprise;
- La convention collective applicable dans l'entreprise;
- Le règlement intérieur;
- Les procès verbaux des réunions de deux
dernières années du comité d'entreprise (ou du
comité d'établissement ou de la commission paritaire, suivant le
cas);
- le rapport sur l'évolution de l'emploi et les
perspectives d'emploi,
- Le registre des délégués du personnel;
- Les dossiers sur le contentieux éventuel relatif aux
délégués syndicaux;
- L'organigramme à jour;
- Les tracts éventuels émanant des organisations
syndicales;
- Les journaux d'entreprise (ou autres médias de
communication interne)
Concernant les informations informelles, l'auditeur doit
organiser en liaison avec le client des réunions d'information avec les
représentants du personnel et avec la hiérarchie. Durant ces
réunions, il devra présenter l'objet de la mission
envisagée et la méthodologie projetée. Il devra
également prendre des engagements et répondre aux questions
posées.
L'auditeur présente les mêmes informations, dans les
mêmes termes à la hiérarchie. Le niveau de la
hiérarchie retenu pour l'information préalable dépend du
type d'organisation.
Après s'être assuré de l'acceptabilité
de sa mission, la deuxième condition concerne les garanties que doit
négocier l'auditeur.
2.1/Une garantie de confidentialité:
Il s'agit d'un principe qui doit être appliqué avec
rigueur. A l'issue des phases d'entretien, les notes ou les enregistrements
doivent être rendus anonymes, de façons à retenue ce qui
est dit mais non qui l'a dit. De même, les questions identifiables, ou
caractéristiques individuelles des questionnaires ne doivent pas
être d'une finesse.
En fin les restitutions de résultat, quelqu' en soit le
niveau, ne doivent jamais laisser à des mises en cause personnelles. La
confidentialité est un impératif catégorique et il faut en
accepter les contreparties.
2.2. Une garantie de restitution des résultats:
Aujourd'hui, l'échange de l'information semble le mode de
relation le plus convenable entre auditeur et audité: "je vous demande
des informations sur vos perceptions mais je vous en promets en retour"(1).
Ici aussi, l'expérience révèle que cette
proposition est bien reçue. La promesse d'une information -retour est un
souci à la présentation abstraite de l'intérêt de
l'audit. parfois cette promesse entraîne une meilleure qualité de
l'information première comme si la personne interrogée se disait
en elle même: " puisque j'obtiendrai un retour d'information, j'ai
intérêt à jouer pleinement le jeu" (2).
En revanche "garantie de restitution" des résultats n'est
pas synonyme de restitution identique, quels que soit le niveau
hiérarchique, la fonction ou le degré d'intérêt par
rapport aux thèmes évoqués.
La troisième et dernière condition est plus
traditionnelles quelque soit le domaine de l'audit. Il s'agit d'obtenue les
moyens nécessaires pour la bonne réalisation matérielle et
morale de la mission.
2.Les moyens nécessaires
La réalisation d'une mission d'audit du climat social
nécessite les moyens suivants:
- La disponibilité de nombreuses personnes
- Des locaux
- Des informations sociales
- Des moyens financiers dans le cadre de l'audit contractuel
- Des compétence diverses de la part de l'équipe
qui réalise l'audit
(1) J Igalens audit des Ressources humaines Edition liaison 2000
(p44)
(2) Idem
Selon les caractéristiques de la situation et la
propension de la personne interrogée à entrer dans le
détail, la disponibilité peut varier. Plusieurs heures
d'entretien avec la même personne ne soit pas chose exceptionnelle. Pour
cette raison, l'auditeur doit "préparer" avec soin le cadre des
entretiens qu'il conduit. Il doit en premier lieu s'assurer de la
disponibilité suffisante des personnes.
En fin il faut placer, dans le cadre des moyens
nécessaires à la réalisation d'un audit de climat social,
les compétences de l'équipe qui réalise l'audit. Les
compétences sont très diverses et sauf. Exception,
excédent souvent la capacité d'un individu. L'audit du climat
social est un travail d'équipe, d'une équipe qui communique et au
sein de laquelle se trouvent les capacités suivantes:
- Capacité d'analyser des donner d'ordinateur:
compétence informatique
- Capacité à échantillonner (petits et
grands échantillons): compétence statistique;
- Capacité à conduite des entretiens
semi-directifs: compétence psychologique
- Capacité à modéliser, à construire
puis à tester des hypothèse
- Capacité à communiquer avec le client et avec
l'audité
La nécessité de ces compétences va
apparaître clairement à travers l'analyse des outils
utilisés.
B/ Les principaux outils d'audit du climat social:
La conduite d'une mission d'audit du climat social repose, en
principe, sur huit étapes et requiert cinq outils différents;
1/ Les étapes de l'audit du climat social:
On peut schématiser ainsi les huit étapes d'un
audit du climat social (voir tableau ci-dessus) (1).
La phase d'analyse qualitative a pour objectif le recueil d'un
matériau verbal riche et diversifie, cette phase débouche sur la
construction d'hypothèse que la phase quantitative devra avérer
ou infirmer.
La première étape de la phase qualitative a trait
aux information qui doivent être largement diffusées au sein de
l'organisation des informations portent principalement sur l'objectif et les
modalités de la mission.
Etapes de l'audit du climat social
Phases
|
Etapes
|
Outils
|
1
|
Informations
|
|
2
|
Echantillonnage
|
Méthode des plan orthogonaux
|
3
|
Recueil de l'information qualitative
|
Entretiens semis-directifs
|
4
|
Construction d'hypothèse
|
Analyse Sociologique
|
5
|
Elaboration et pretest du questionnaire
|
Echelle d'attitude
|
6
|
Administration du questionnaire
|
Echantillon éventuel
|
7
|
Analyse de résultat
|
Analyse statistique
|
8
|
Restitution des résultats
|
|
Nous avons, dans cette phase, souvent en recours à des
enregistrements vidéro, surtout dans le milieu bancaire et
l'administration. s'agissant d'une information descendante et non d'une
communication, cette modalité est à prendre en
considération. Encore, faut -il que tous les établissements
soient équipés du matériel correspondant.
(1) I. Igalens «Audit des ressources humaines « Edition
liaison, 2000 (p:47)
2- L'échantillonnage
L'échantillonnage recouvre un ensemble de techniques
fréquemment utilisées par l'auditeur social. Mais il existe
plusieurs types d'échantillonnage. Dans la phase qualitative d'un audit
de climat social, l'objectif est d'obtenir un échantillon
contrasté et de petite taille. Contracté car l'obtention d'un
matériau verbal riche et diversifie repose sur la présence dans
l'échantillon de personnes très différentes, parfois peu
"représentatives" au sens statistique mais porteuses d'idées
privilégies. L'échantillon est de petite taille uniquement pour
des raisons budgétaires: L'entretien et son exploitation coûtent
cher.
L'idée de base qui préside à la mise
à jour des critères d'échantillonnage repose sur le
postulat que les opinions, les façons de voir les choses et les
attitudes dépendent à la fois des situations de travail et des
caractéristiques personnelles.
Mise à jour des critères d'échantillonnage
(1)
Exemples: Niveau Hiérarchique: Fonction Exemple: Age,
sexe
Unité géographique Ancienneté:
Nationalité
Situation de travail
Caractéristiques
personnelles
Diversité des opinions
attitudes
J. Igalens Audit des ressources humaines Edition liaison 2000 (p:
48)
3/ le recueil de l'information
L'entretien semi directif centré est l'outils approprie du
recueil de l'information. Il doit être mené par un professionnel
de l'entretien en face à face, en pratique un consultant de formation et
d'expérience en psychologie. L'essentiel consiste à créer
un climat de confiance entre l'auditeur et la personne interrogée de
façon à l'amener à formuler naturellement et sans biais
son vécu, ses opinions sur la vie au travail, ses conditions de travail,
ses relations de travail, son travail lui même.
L'ensemble des entretiens restent cependant centrés sur
la situation de travail, ce qui le distingue d'une relation
thérapeutique. Il existe une tendance à la dramatisation qui se
traduit naturellement par la mise en avant des aspects pathologiques ou
névralgiques (1). En même temps on assiste à un gommage des
aspects les plus positifs des facteurs de satisfaction.
Lorsque les entretiens ont été enregistrés,
ils sont retranscrits sur papier pour pouvoir être analysés.
Lorsqu'il n'ont pas été enregistrés l'auditeur s'efforce,
dès la fin de l'entretien de reproduire à partir de ses notes le
contenu de l'entretiens. Il est souhaitable que les entretiens soient
enregistré sur magnétophone car l'expérience prouve qu'il
est impossible de gérer correctement un entretien en prenant des notes
suffisamment exhaustives. Le but de l'analyse de contenu de l'entretien est de
mettre de l'ordre dans un discours, de façon à faire
émerger des thèmes et des sous-thèmes (2).
4/ La construction d'hypothèses
A l'issue de l'analyse de contenu, l'auditeur doit avoir
rassemblé toutes les opinions ayant cours dans l'organisation. La
plupart du temps, il y a des thèmes traditionnels qui, quelle que soit
l'organisation, apparaissent comme des dimensions permanentes de la situation
de travail: la communication, les
(1) J. Igalens audit des ressources humaines Edition liaison
2000 (p48)
(2) A. Couret, J. Igalens «audit social», que sais-je?
n°2399 p 18 à 21 PUF 1986
conditions de travail, les relations hiérarchiques, le
système de reconnaissance et de récompense, la nature et la
charge de travail. L'auditeur recense ces thèmes et s'efforce de
conserver la formulation la plus proche de la formulation initiale qui a servi
à les caractériser. Au delà des thèmes
traditionnels, l'auditeur s'efforcera de mettre à jour les
problèmes particuliers de l'organisation.
Bien entendu, l'auditeur a la possibilité de s'informer
sur les situations qu'il découvre à travers l'analyse des
entretiens. Mais la plupart du temps, ce n'est pas sur le terrain des faits
qu'il trouvera le plus de secours. S'agissant de perceptions, de vécu
d'acteurs engagés dans des relations interpersonnelles, concourant
à des projets plus ou moins explicités c'est le détour par
des théories explicatives du comportement dans les organisations qui lui
sera utile. De ce point de vue, l'audit des ressources humaines se rapproche
d'avantage de la recherche sociologique que de l'audit opérationnel.
Donc chaque situation est unique et nécessite une analyse
particulière de construction d'hypothèses.
A l'issue de cette étape, la phase qualitative est
terminé. En principe l'auditeur a de nombreuses informations, des
hypothèses mais il est encore incapable de quantifier c'est à
dire d'établir des relations d'ordre dans l'importance ou
l'intensité des phénomènes ressentis. De même, comme
il a "anonymisé" toutes ses sources, il n'a aucune possibilité de
relier une catégorie de perceptions à telle ou telle sous
population.
5/ Elaboration du questionnaire
cette étape est la première de la phase
quantitative, il existe trois types de questionnaires:
- le questionnaire standardisé multientreprises;
- la questionnaire standardisé monoentreprises
- le questionnaire adopté
Le premier type correspond à un ensemble de
questions identiques
Que elle que soit l'organisation auditée. Ces questions
balaient le plus souvent l'ensemble des thèmes traditionnels de la vie
des organisations.
Le questionnaire est structuré autour de huit
thèmes qui ont été identifiée analyse factorielle
comme étant explicatifs de la performance économique de
l'entreprise.
- Dynamisme: rythme d'adaptation de l'entreprise au
changements
- Orientation et sens des résultats: dans quelle mesure
l'entreprise responsable t-elle chacun des résultats?
- Synergie: dans quelle mesure l'entreprise encourage -t-elle un
style de direction ouvert et supporte t-elle l'esprit d'initiative?
- Prise de décision: dans quelle mesure les
décision sont -elle convenablement instruites prises à temps au
bon niveau et effectivement mise en oeuvre?
- Objectifs et planification: dans quelle mesure l'entreprise
s'appuie -t-elle sur un système d'objectifs et de plans d'action
formalisés
- Développement de l'encadrement: niveau des
opportunités de carrières offertes et capacité de
l'entreprise à préparer à de nouvelles
responsabilités.
- Rémunération: degré de cohérence
et de compétitivité de la rémunération, lien avec
les résultats.
Le questionnaire standardisé multi-entreprise utilise un
ou plusieurs référentiels pour cette raison, il importe de
vérifier que le contenu du référentiel correspond bien
à l'attente de l'entreprise qui va être étalonnée
Le second type de questionnaire correspond à l'ensemble
de questions identiques, éventuellement traduites en plusieurs langues
et susceptibles d'être administrées plusieurs fois aux
salariés d'une même entreprise.
En conclusion, le questionnaire standardisé
mono-entreprise est un outil d'audit précieux, mais il faut prendre des
précautions pour que les responsables d'unité soient
réellement impliqués dans la démarche, cette condition
assure leur intérêt pour la mise en oeuvre des actions
correctives.
Le troisième type de questionnaire est le questionnaire
adapté. Celui -ci peut comprendre une partie de questions
standardisées mais l'essentiel provient de la mise sous forme d'items"
des grands thèmes dévoilés par l'analyse de contenu des
entretien semi-directifs.
En principe, un tel questionnaire comprend quatre parties: une
page d'explication sur la démarche d'audit, quelques questions
introductives standardisées, les questions essentielles pour la plupart
originales et des questions concernant la caractéristiques individuelles
(la signalétiques; ce sont les caractéristiques
socio-démographiques des personnes interrogées: âge, sexe,
nombre d'années d'études ancienneté dans l'entreprise,
etc....).
Le questionnaire, une fois élaboré, doit
être pretesté auprès d'un petit nombre de personnes de la
population. On s'assure ainsi que les questions sont comprises, qu'il n' u a
pas d'erreur formelle dans le nom des unités ou des fonctions. On mesure
également le temps nécessaire à l'administration.
Après le prétest, il est parfois recommandé
de présenter le questionnaire au client et au partenaires sociaux pour
que les uns et les autres puissent donner leurs sentiment.
Cette présentation en devrait pas aboutie à de
profonds modifications mais parfois elle permet d'écarter des questions
qui heurtent des sensibilités. L'auditeur apprécie au cas par cas
sans oublier qu'il est seul responsable du questionnaire.
6/ Administration du questionnaire:
Cette étape pose essentiellement deux problème:
celui du choix de la population et celui du mode d'administration.
Sauf exception, le questionnaire d'audit du climat sociale doit
être administré à la totalité de la population de
l'entité étudiée. Il est dangereux de le limiter à
une catégorie, même si, au départ, cette catégorie
est au centre des préoccupations.
Rien ne permet d'assurer que les causes d'éventuelles
difficultés au sein d'une catégorie ne résident pas dans
une autre catégorie.
En premier temps on doit fixer la taille de la population
audite, si le nombre es trop important (supérieur à 5000
personnes) on peut échantillonner sans crainte de dénaturer les
résultats utilisant la technique d'échantillonnage des quota ou
tirage au hasard.
Après avoir fixé la taille de la population, le
second problème à résoudre est celui du mode
d'administration. l'administration du questionnaire doit être, chaque
fois que cela est possible effectuée sur les liens du travail, durant le
temps de travail dans un espace aménagé à cet effet (salle
de réunion, cantine...) la taille des groupes d'administration peut
aller jusqu'à quatre vingt personnes environ.
7/ Analyse des résultats:
L'analyse des résultats nécessite la maîtrise
d'un logiciel de dépouillement d'enquête. De nombreux produits
existent sur le marché, la qualités requises pour l'audit du
climat social sont d'abord les fonctionnalités du logiciel (ce qu'il
peut faire), ses capacité (nombre d'individus et nombre de variables) et
sa convivialité. L'auditeur peut avoir deux buts principaux.
- Obtenir une description des informations permettant de
comprendre et d'appréhender un petit nombre d'axe principaux structurant
la perception des situations de travail;
- Recherche une explication des interrelation entre certaines
variables pour tester l'une des hypothèses émises
L'ensemble des méthodes disponibles est
présenté dans le tableau suivant (1):
Méthodes d'analyses des résultats
Description
|
Test d'hypothèse
|
1. Méthodes de visualisation (12)
Analyses factorielles
Analyses des préférences
|
3. Méthodes d'interaction
Régressions
Analyses canoniques
Analyses discrimination
|
2. Méthodes de structuration
Classifications
Recherches d'ordres
|
4. Segmentation
|
|
8/ Restitution des résultats
La restitution des résultats repose pour l'essentiel sur
la présentation des tris a plat et des tris croisés.
Il est souvent nécessaire de «mettre en forme»
les résultats pour les rendre plus facilement compréhensibles
à une population qui n'est pas toujours familiarisées avec les
traitements statistiques.
Conclusion:
Avec l'utilisation de l'audit des ressources humaines et le
jugement porté sur porté sur la qualité des ressources
humaines ou de la ressources humaines est devenu plus serin et plus sûr.
Comme c'est le cas dans de nombreux domaines (financier ou comptable,
opérationnel...) la technique d'audit encore a donné la preuve de
son efficacité.
(1) J. Igalens audit des ressources humaines Edition Liaison 200
(p71)
CHAPITRE 3
L'apport d'audit des ressources humaines a
l'entrepriseChapitre III: L'apport d'audit des Ressources humaines à
l'entreprise
Introduction:
Aujourd'hui la fonction des ressources humaines se positionne
comme un accompagnateur du développement de l'entreprise.
l'évolution de la fonction a placé la fonction personnel en
première ligne comme les foncions opérationnelles de la
production ou du commercial.
L'apparition d'un nouveau modèle; celui de la gestion des
compétences a développé le niveau d'exigence qui
pèse sur le manager.
Le recours aux techniques d'audit des ressources humaines
apparaît donc indispensable s'appuyant sur des méthodes
d'évaluation et des critères de jugement qui prennent en compte
la complexité et la globalité de l'homme au travail.
L'objectif de ce chapitre sera donc d'expliquer les raisons de
la demande croissante d'outils d'évaluation et de contrôle des
ressources humaine de la part des managers et de présenter
l'intérêt d'une compréhension globale du comportement de
l'homme au travail (section I).
De montrer l'apport de l'audit des ressources humaines en
matière de gestion des compétences et dans l'évolution
récente de la fonction ressources humaines surtout face à un
environnement en évolution et en changement (section II).
Et finalement de mettre en évidence l'apport de l'audit
social dont l'audit des ressources humaines, qui est un concept nouveau, est
partie intégrante notamment en matière de liberté
syndicale et droit de négociation collective (section III)..
Section I: L'audit des ressources humaines au service
du management:
Il est banal de remarque que le niveau d'exigence qui pèse
sur le manager dans le domaine de la gestion des hommes ne cesse de se
développer. Autrefois, on lui demandait de distribuer le travail et de
faire respecter l'ordre.
Un ouvrage récent «tous DRH» (1) résume
ces nouvelles fonctions du manager, Cet ouvrage est construit autour des
responsabilités du manager vis à vis de son équipe
(choisir, gérer l'emploi et le temps, mobiliser, négocier...). Il
soutient: « la GRH» ne se limite plus à l'ensemble des
décisions qui ont une incidence sur les RH (2). Or, il faut constater
que le manager prend en permanence des décisions qui ont une incidence
sur les ressources humaines car c'est lui qui est au contact, c'est lui qui
envoie les signes de valorisation et de reconnaissance, c'est lui qui promet,
c'est donc envers lui que l'on éprouve de la confiance ou de la
méfiance. Or, ce manager a été plus ou moins
préparé à l'exercice de ces responsabilités. Par
conséquent, il aura souvent beaucoup de difficultés surtout
durant les premières années de sa vie professionnelle. Ceci
explique les raisons de la demande croissante d'outils d'évaluation et
de contrôle des ressources humaines de la part des managers.
Par ailleurs, il faut remarque que si l'évaluation du
comportement est rarement primordiale, en revanche, la compréhension de
quelques règles de base de comportement est essentielle pour le
manager.
En outre, l'audit des ressources humaines trouve son unité
dans la compréhension globale du comportement de l'homme au travail.
L'apport de cet audit et en relation directe avec l'ensemble de
ces nouvelles exigences qui rendent la fonction managériale plus
difficile aujourd'hui que par le passé.
(1) J. M. Peretti «tous DRH» Edition d'organisation,
Paris 1996
(2) Idem p. 38
I) Quels outils d'évaluation et de contrôle pour les
managers?
Le manager a besoin d'évaluer des performances mais
également des comportements individuels. D'autre part, il a
également besoin d'évaluer des performances et des comportements
de groupe.
Il est bien évident qu'il existe de grandes
différences entre les individus, le manager les sait et pourtant il a
conscience également qu'ils se ressemblent. Ce paradoxe heurte la
logique et se trouve à l'origine des difficultés de beaucoup de
managers face à l'évaluation, l'explication de ce paradoxe
réside dans l'écart de perspective entre une approche
comportemental et une approche performance. Les différences
inter-individuelles entre des niveaux de performance sont parfois très
importantes alors que les ressemblances comportementales sont également
frappantes.
Par exemple si on prend 2 professeurs, un performant et l'autre
non performant, on constate qu'ils se ressemblent beaucoup si l'on ne voit que
leur comportement: tous deux lisent, écrivent, parlent, corrigent des
copies, de même deux secrétaires peuvent passer le même
temps à taper sur traitement de texte, à répondre à
des appels téléphoniques et à faire du classement. L'une
des deux sera néanmoins plus performante que l'autre. Cela ne signifie
pas que l'attitude face au travail ou le comportement n 'ont aucune importance.
Mais la première évaluation qui doit concerner le manager est
celle de la performance or la performance n'existe pas en elle-même.
L'évaluation de la performance par le manager passe donc
par sa capacité à analyser une situation, à définir
une mission, à fixer un objectif, à exprimer une attente. Dans ce
cadre, et seulement dans ce cadre; il pourra selon le cas porter un jugement
sur la capacité de son collaborateur à faire face à la
situation à remplir la mission à atteindre l'objectif ou à
combler une attente. La plupart du temps, sa mission d'évaluation pourra
s'arrêter à ce niveau. Lorsqu' il agira dans le cadre d'une
situation réelle correspondant à une tenue de poste effective, il
évaluera ainsi des performances passées et présentes.
Lorsqu'il agira dans le cadre de situation simulée correspondant
à des postes envisagés pour la personne, il évaluera un
potentiel.
Ce qui est nouveau dans de nombreuses situation de gestion c'est
à la fois l'évolution du travail qui devient souvent plus
abstrait et celle des méthodes qui font plus largement appel au groupe,
le manager est donc confronté à de nouvelles difficultés
car la notion même d'objectif individuel, qui demeure la base de
nombreuses pratiques d'évaluation, devient obsolète. L'objectif
n'est plus toujours "formalisable" au sens habituel, l'atteinte d'un certain
niveau fixé grâce à un indicateur de gestion ou à
un indicateur de contrôle qualité. L'objectif peut devenir plus
abstrait: imaginer l'évolution d'une demande, repérer des axes de
développement, imaginer des solutions. De même, la part de
l'individu dans l'atteinte de ces nouveaux objectifs à tendance à
s'effacer devant celle du groupe, le groupe lui même peut
disparaître et être remplacé par des réseaux de
compétence qui se font et se défont au rythme des projets .
Le travail d'évaluation de la performance confié au
manager devient alors pus complexe.
Parfois, l'évaluation du manager portera également
sur le comportement. Mais ce type d'évaluation devrait être
réservé à des cas particuliers et ne devrait pas se
substituer à l'évaluation de la performance. A titre d'exemple,
on peut citer le comportement, face à la clientèle, de certains
établissements soucieux de valoriser une image de marque, le respect de
consignes ou de procédures de sécurité individuelle
où collectives l'observation de règles ou de titres de nature
à favoriser le renforcement d'une culture particulière. Enfin il
convient de signaler que le meilleur niveau d'appréciation de la
performance peut être le groupe si des choix technologiques ou
organisationnels font de celui-ci l'unité de base de travail.
II) le comportement de l'homme au travail
L'illusion rationaliste qui consiste à vouloir
modéliser le comportement de l'homme au travail a fait faillite. Aussi
s'agit - il de présenter ci-dessous "une image", une
représentation symbolique de l'homme au travail et non un modèle.
Cette image est nécessaire car le manager doit percevoir la
complexité du comportement de l'homme au travail, non pas pour le
manipuler en trouvant le bon levier, mais pour faire partager une vision
mobilatrice. En ce sens, la manager ne "motive" pas, il crée les
conditions de l'automotivation. au Centre de représentation symbolique
de l'homme au travail se situe le besoin de développement.
On trouve ce besoin de développement sous diverses formes
dans la recherche. En psychologie, c'est le concept de "croissance" lorsque les
choix d'un individu sont clairement perçus et qu'ils correspondent
à la réalité. En gestion des ressources humaines, c'est la
pointe de la très fameuse pyramide de Maslow qui peut décliner de
différentes façons car elle ne concerne pas que le travail:
intégrité, perfection, accomplissement, justice, vivacité,
profondeur, transparence, bonté, beauté, unicité, aisance,
jeu, humour, vérité, honnêteté, autonomie,
responsabilité (5). Deci et Ryan définissent le besoins d'auto
détermination comme le besoin et tout particulièrement de ce
besoins de développement.
Des conséquences positives sont associées à
l'auto détermination et au sentiment de développement, notamment
le niveau d'effort devient supérieur à la moyenne, aussi il
semble souhaitable de favoriser son émergence. Pour atteindre ce
résultat, les caractéristiques environnementales idéales
sont marquées par quatre dimensions: le sens, le support, la
connaissance et le feedback.
Le sens est relié à la vision mobilisatrice
précédemment évoquée. Le sens n'est pas uniquement
ce que les descriptions de poste appellent couramment la mission, la raison
d'être ou la vocation du poste et qui commence invariablement par "dans
le cadre...".
Le sens c'est la vision de l'oeuvre accomplie, c'est donner une
signification à l'action quotidienne faire en sorte que les individus
aient un projet puissent "jeter un pont entre le présent et l'avenir".
pour Bennis et Nanus "la vision exerce une attraction, tout d'abord elle agit
sur le leader lui-même et le rayonnement de celui-ci permet aux autres de
se rallier à l'action ... les personnalités intenses n'ont pas
besoin de contraindre les autres de se soucier du but à atteindre, leur
dessin est si fort qu'ils attirent les autres" (6). Certains opposent le leader
et le manager, mais ainsi que le montre fort bien B. Henriet "le manager doit
avoir une petite pointe de leadership s'il veut réussir.
Le support constitue la seconde caractéristique
environnementale constitutive de la relation managériale. Le support est
très lie au contexte, la notion d'objectif peut, dans certains cas,
demeurer un élément de support car souvent fixer des objectifs
permet de fournir un cadre de référence utile pour le
collaborateur. Dans d'autres cas, fixer des objectif peut s'avérer un
obstacle au besoin de développement précédemment
évoqué. De même, la contribution du manager à la
conception du processus de travail, la réflexion sur la contribution du
poste au résultat peuvent être des éléments de
support dans certains environnements. Ce qui est, en revanche, non contingent,
c'est à dire permanent et universel dans la dimension support, c'est la
relation d'aide. le support est constitué par l'aide que le manager doit
apporter à ses collaborateurs.
La reconnaissance est une dimension essentielle dont le manager
est le principal responsable. Il l'est pas son action dans les dispositifs de
rémunération et de promotion. On sait que, sans être
mécanique, il existe souvent une liaison entre entretien
d'appréciation et augmentation individuelle. Mais le collaborateur est
attaché à l'ensemble des signes de reconnaissance et il est
important de les identifier et d'en connaître les conditions
d'utilisation.
Le feed-back, enfin, concerne la communication. Organiser le
feed-back, c'est communique fréquemment de l'information concise,
compréhensible et directement utilisable. Organiser le feed-back en
revanche, ce n'est ni évaluer ni contrôler. De nombreuses
études ont mis en évidence le rôle du feed-back agissant
comme un véritable levier qui démultiplie l'impact des
différentes politiques de GRH. La qualité de l'information et
surtout la possibilité d'offrir des espaces de communication authentique
dans le cadre de la prise de décision fait partie du feed-back.
Un tel cadre d'analyse ne donne pas d'orientations sur le style
de direction du manager. La façon de définir la mission ,de fixer
les objectifs, par exemple, peut être plus ou moins participative. Selon
les attentes des Hommes des femmes de l'unité de travail, en fonction
des pression de l'environnement, le désir de participation peut
être plus moins important. Le manager devra prendre en compte le style de
comportement attendu tout en sachant que le désir de participer est une
tendance lourde de l'évolution des mentalités.
Figure 2
Le manager et le comportement de l'homme au travail
FEED-BACK
SENS
DEVELOPPEMENT
RECONNAISSANCE
SUPPORT
III) L'apport de l'audit des ressources humaines:
Evaluer, contrôler, juger, écouter ne sont pas des
actes naturels; ce sont pourtant des nécessités du management.
L'affirmation de la dimension stratégique des ressources humaines
contient en elle même la volonté de ne pas les gaspiller, mais au
contraire de le développer. L'audit des ressources humaines s'appuie sur
des méthodes d'évaluation et des critères de jugement qui
prennent en compte la complexité et la globalité de l'homme au
travail. L'unité de cet audit des niveaux d'appréhension
(l`homme, le groupe, l'entreprise) provient fondamentalement d'une vision
toujours identique de l'homme au travail.
Cette vision qui vient d'être exposée place le
manager au centre de la RGH. Elle repose sur quelques assomptions simples
concernant la performance et le comportement.
L'auditeur des ressources humaines ne se substitue pas au
manager qui doit évaluer, contrôler, juger toutefois l'auditeur
est, sur ces sujets, l'oeil neuf, compétent et indépendant dans
le jugement, solidement étayé pourra permettre au manager de
recadre ses évaluations. Il est le garant de la cohérence des
critères retenus, de la pertinence des choix méthodologiques et
de l'efficacité des résultats.
Section II: L'audit des Ressources Humaines de la
gestion des compétences à la conduite du changement
La fonction des ressources humaines se positionne aujourd'hui
comme un accompagnateur du développement de l'Entreprise. Cette
évolution implique l'utilité, voir même la
nécessité d'un audit des ressources humaines. Dans les
années 80, un nouveau modèle d'organisation des relations
humaines et sociales a vue le jour dans plusieurs grandes entreprises et dans
le monde universitaire: le modèle de la compétence. Quel est donc
le rôle joue par ARH dans ce nouveau modèle?.
Au delà du modèle de la gestion des
compétences, l'ARH a fait preuve d'utilité en matière de
conduite et de suivi du changement auquel toute entreprise serait
confronté un jour ou l'autre.
I) La fonction RH aujourd'hui:
Comme cela était prévisible, la fonction personnel
est concernée au premier lieu par l'ensemble des facteurs qui touchent
toutes les fonctions: le marché et la concurrence. La fonction personnel
est donc en première ligne comme les fonctions opérationnelles de
la production ou du commercial. L'entreprise dit veiller à conserver une
productivité compétitive dans un contexte où les
innovations technologiques franchissent sans délais les
frontières. Elle doit éliminer les surcoûts et les
gaspillages qui l'handicapent face à ses concurrents. La rigueur devient
indispensable dans la gestion des RH.
L'évolution de l'organisation et du management n'est pas
induite uniquement par des changements technologiques ou réglementaires,
mais par la nécessité d'être plus réactif, plus
anticipateur, plus proche de la demande à la clientèle, meilleur
que les concurrents.
Les entreprises connaissent une mutation profonde qu'on pourrait
qualifier de véritable mutation technologique. Certes l'application des
35 heures joue un rôle non négligeable mais mutation vient de plus
loin: l'information généralisée et les diverses
démarches qualité ont des facteurs décisifs de cette
mutation. Seulement cette mutation n'est pas nouvelle et ne se déroule
pas sans heurt: il convient dorénavant de trouver comment travailler
autrement et de gérer l'augmentation continue du stress professionnel.
Il s'agit également d'améliorer les relations entre l'entreprise
et les salariés, l'audit des ressources humaines constituent, dans ce
sens, un véritable cadre de référence pour évaluer,
pour guider les décisions des managers en la matière.
La position de la fonction personnel , et avec elles l'ARH, va
se renforcer. Elle devrait d'avantage contribuer à la réussite
de l'entreprise. Le profil idéal de la fonction RH de demain est le
suivant (8):
- La gestion de la RH (61%): formation et gestion des
compétences.
- La relation entreprise - personne (57%): relations sociales,
communication, rémunération...
- La contribution au changement (47%): accompagnement,
adaptation, anticipation et conseil;
- L'organisation et les temps de travail (44%):
Réorganisation du travail.
- L'encadrement (42%): gestion d'équipe
- La productivité et l'économie (12%) ou la
stratégie globale (8%): capacité à ajuster les RH aux
besoins de l'entreprise face aux contraintes externes
- L'administratif et le juridique (4%)
Les activités de la fonction sont globalement en
développement. Le poids du responsable de la fonction devrait augmenter
ce qui se traduirait par un recours plus fréquent aux missions de
l'ARH.
Le poids de la performance sociale dans la performance globale de
l'entreprise va s'accroître.
II) Gestion des compétences:
1- Enjeux et difficultés:
Le sujet de la gestion des compétences a donné lieu
à des nombreux travaux; concepts et ouvrages, qui n'ont pas toujours
conduit au développement de méthodes suffisamment
opérationnelles pour que les entreprises les adoptes réellement
et parviennent à mettre en oeuvre une approche prévisionnelle sur
la matière.
Les raisons de ces difficultés sont multiples (1)
(1) Philipe Zarifian, le modèle de la compétence:
une démarche inachevée, le monde 1/03/95
- La définition même de compétences, qui
varie significativement selon les auteurs. Les tentatives de définition
sont pourtant nombreuses, mais se heurtent souvent à un manque
d'orientation opérationnelle, ou plus simplement au sens courant du
terme compétences.
- Un concept de base s'appuyant tantôt sur l'individu et
sa responsabilité, tantôt sur des dimensions collectives;
La gestion des compétences a donné lieu à
de nombreuses approches fort diverses. Parmi ses approches, il y a celles
basées sur les comportements.
Dans les années 70 aux Etats Unis, toute une école
que l'on a appelée "behavioriste" a vu le jour pour tenter de mieux
comprendre les déterminants du succès professionnel. Sur la base
de nombreuses études, il été possible d'identifier que
certains comportements, s'ils étaient mis en oeuvre, conduisaient
généralement aux succès professionnel.
Deux conséquences majeurs ont été
retirées de ces découvertes: (1)
- l'observation des comportement actuels devrait permettre de
prédire avec un degré de fiabilité assez
élevé les comportements futurs d'un collaborateur ou d'un
candidat.
- Pour analyser un poste de travail, on pourra interviewer le
titulaire et chercher à identifier les situations les plus difficiles
rencontrées, et les comportements requis pour y faire face.
Ces facteurs ont permis de développer des outils
d'évaluation qu'on a traité dans le deuxième chapitre.
Concernant les outils d'évaluation il peuvent être
regroupés en trois grandes catégories:
- les techniques d'interview
- les centres d'évaluation, ou Assessement centers
- les outils d'évaluation du potentiel
(2) Daniel Held, Revue Economique et sociale septembre 1995
C'est dans le cas de l'évaluation que l'apport de l'audit
des RH est le plus important. Il concerne essentiellement la validation des
outils et principalement leur souvent normatives et réductrices et qui
entretient la difficulté d'une démarche simple et
opérationnelle.
- La difficile relation entre compétences et
performances, dans la mesure où le développement des
compétences n'a réellement de sens que s'il se traduit par des
actions, donc par des performances de meilleur qualité. Or cette
relation est souvent peu claire, incertaine, voire contre-productive lorsque la
démarche et trop complexe.
Elle se heurte aussi rapidement aux questions relatives à
l'organisation même de l'entreprise.
- La difficulté à considéré les
collaborateurs comme des sources d'efficience et de richesse, plutôt que
comme une ressource coûteuse.
Cette tendance a été renforcée par la crise
et par les solutions fréquentes de pression sur les collaborateurs plus
que de stimulation de l'"intelligence" et de l'expérimentation pour
atteindre des performances supérieurs. Dans ce contexte, gestion des
compétences et développement de l'organisation peuvent se
révéler étroitement liés et constituer une
difficulté supplémentaire pour la mise en oeuvre de l'approche en
question.
- la difficulté à intégrer la gestion des
compétences dans l'ensemble de la stratégie de l'entreprise. il
s'agit notamment de mettre en relation la stratégie même de la
performance, les compétences nécessaires pour répondre aux
exigences de cette stratégie, la gestion de la performance et la
récompense de la performance.
2- L'apport de l'audit des RH:
Dans le cadre des centres d'évaluation l'audit des RH est
concerné par:
- la fiabilité des résultats entre plusieurs
centres
- la stabilité dans le temps des appréciations
d'un centre consistant à comparer des évaluations successives
à partir des mêmes matériaux d'analyse;
- l'homogénéité des résultats entre
les outils destinés à évaluer le même trait
psychologique.
Certes la gestion des compétences est un
élément décisifs qui accroît le poids de la
performance sociale dans la performance globale de l'entreprise, seulement il
demeure insuffisant surtout face aux changements auquels l'entreprise est
amenée à faire face suite à une opération de
fusion/acquisition par exemple.
III) Conduite du changement:
Définition: le changement désigne la
démarche qui accompagne la vie de tout entreprise face à
l'instabilité et au développement de son environnement (1).
Conduire le changement c'est prendre en compte la dimension
humaine de l'entreprise afin d'anticiper, de définir et de mettre en
place un plan d'actions qui va de l'identification de ce changement sur les
métiers et l'organisation à la mise en place d'une solution. Tout
au long de cette démarche l'homme est au centre de la réflexion
avec ses attentes, ses appréhensions et ses résistances puisque
c'est de lui que dépendra la réussite du changement.
Les facteurs de ce changement peuvent être technologiques,
culturels, organisationnels ou même stratégiques: changement de
stratégie dans le but de s'adapter aux évolutions du
marché.
Afin de mener à bien une conduite du changement, trois
étapes sont primordiales:
1ère étape: Anticiper le changement et
les résistances qui surviendront par une analyse approfondie des risques
encourus, des faiblesses et des impacts sur les hommes et leur métier,
sur les processus et l'organisation. ce diagnostic réalisé au
préalable par l'auditeur interne de l'entreprise va permettre
d'élaborer un plan de communication interne afin d'informer les managers
sur les changements qu'ils seront amenés à confronter et les
conseiller sur la manière de gérer la situation.
Parallèlement, un planning détaillé et un plan de
formation avec des groupes de travail et des apports méthodologiques
sera établi.
(1) Lydia Martin, indice RH site de press dans le domaine des
ressources humaines hHp.//www. Indicerh net/article.php3?id-article=81
2ème étape: Accompagner le changement
est primordial afin d'établir un plan de suivi des actions menées
et d'anticiper tout problème ou incompréhension qui serait
générateur de nouvelles résistances ou de
démotivation. L'écoute est très importance afin
d'identifier les craintes qui persistent et l'évolution de l'homme dans
le changement. Au fur et à mesure les individus deviennent autonomes
dans leur nouvelle organisation.
3ème étape: Evaluer les actions
menées et leur portée ainsi que leur impact tant d'un point de
vue qualitatif que quantitatif afin d'identifier de nouveaux changements
à venir ou non identifiés. Cette évaluation est
réalisée au travers de bilans et d'entretien dans le but de clore
le projet sans rien exclure ni rien oublier.
L'accompagnement passe avant tout par l'écoute et la
compréhension de la situation des individus dans l'organisation; acte
naturel de tout auditeur averti.
Accompagner afin de permettre aux individus d'affronter sans
crainte et avec enthousiasme leur nouvelle situation. Bien sûr autour de
l'homme, la nouvelle organisation ou structure, le nouveau système
d'information ou nouvelle culture sont primordiaux et tout aussi importants,
mais c'est l'homme qui fera que la solution sera une réussite.
L'homme a toujours été au centre
d'intérêt pour l'audit social qui a joué, au cours de la
dernière décennie un rôle important en matière de
contrôle des normes de travail et environnementales dans les pays
où les travailleurs jouissent de la liberté syndicale, et du
droit de négociation. Dans ceux où ces liberté n'existent
pas il a toujours été recommandé par les organisations
internationales de créer des activités parallèles.
Section III: l'apport de l'audit social sur la
liberté syndicale et sur le droit de
Négociation collective
Au cours de la dernière décennie, l'audit social a
joué un rôle important en matière de contrôle des
normes du travail et environnementales. Il donne naissance à une
véritable industrie d'agences de consultants, associant parfois des
syndicats et des organisations non gouvernementales (ONG). Les pressions
exercées par les syndicats et les ONG ont incité certaines
entreprises a se soumettre à l'audit, la crédibilité de
tels audits est aujourd'hui au centre des débats sur la
responsabilité sociale des entreprises.
De récentes recherches ont commencé à
analyser les méthodologies d'audit et leur efficacité (1). Par la
suite on va proposer une analyse en matière d'audit et de sa
portée au niveau de la liberté syndicale et du droit de
négociation collective.
On verra par la suite une tentation de répondre à
la question suivante: étant donnée les méthodes d'audit
actuelles, est-il possible de contrôler efficacement la conformité
d'un dispositif de production avec la liberté syndicale? Nous tenterons
de démontrer que les méthodes d'audit ne correspondent plus aux
droits et aux libertés actuels et qu'une amélioration
significative ainsi qu'une réconceptualisation sont nécessaires
afin de proposer un niveau suffisant en matière de fiabilité.
Il convient cependant d'avoir à l'esprit les trois points
suivantes: d'abord, l'audit social est très dynamique et rapide. Ensuite
de nombreuses organisations gardent confidentielles les méthodologies et
malgré l'accès que nous avions à certaines d'entre elles
nous nous sommes. Volontairement abstenus d'y avoir recours. Enfin, la
liberté syndicale et le droit de négociation collective
constituent de vaste sujets.
Nous avons cherché à extraire les
éléments des différentes méthodologies ainsi
qu'à signaler les problèmes et les domaines qui
nécessitent une nouvelle orientation.
(1) Voie Jem bendell «towards participatory Work-pkace
apraisal: Report from a focus Group of women Bana Workers» nouvelle
académie de l'activité économique: Septembre 2001.
A/ Audit, contrôle et inspection
L'audit, l'inspection et le contrôle sont trois termes
interchangeables relatifs aux pratiques d'évaluation afin de
vérifier si l'entreprise est en conformité avec l'ensemble de
norme. Toutefois, ces méthodes constituent trois éléments
distincts de l'évaluation et fournissent dès lors. Un cadre utile
pour l'analyse lors de l'audit des normes.
L'entreprise est soumise à l'audit social afin
d'évaluer les conditions de travail dans une installation ou une
chaîne de production contrairement à l'inspection, sa durée
peut s'échelonner de quelques heures à quelques jours l'examen de
la documentation, l'inspection sur le lieu de travail et la conduite
d'entretiens avec les cadre dirigeantes constituent les composantes principales
de l'audit social. Ce dernier ne s'appuie pas sur un contrôle permanent
même si les procédures de suivi sont courantes.
L'inspection sur le lieu de travail s'appuie sur une inspection
directe des sites et s'accompagne d'éventuelles discussions informelles
avec les travailleurs et les cadres dirigeants.
En fin le contrôle s'appuie sur une surveillance suivie et
régulière d'un dispositif mis en place par une ou plusieurs
personnes;
La caractéristique essentielle du contrôle
réside dans un engagement et une présence permanents sur le lieu
de travail.
On va traiter par la suite l'audit social.
B/ L'audit social
L'audit social s'appuie sur 3 composantes comme nous l'avons
déjà mentionné au "A".
Ces trois composantes qui sont liées entre elles;
à savoir l'examen de la documentation, l'inspection sur le lieu de
travail les interview menées avec les travailleurs, les cadres dirigeant
et les parties prenantes.
Nous allons reprendre chacune des composantes de l'audit social
pour tenter d'appréhender la manière dont elles examinent ou
pourraient mieux étudier la question de la liberté syndicale et
du droit de négociation collective.
1/ Examen de la documentation:
l'examen de a documentation est une composante essentielle de
l'audit social. Or y a recours afin de contrôler les
éléments relatifs à toutes les normes du travail,
notamment celles qui concernent l'audit des salaires et des heures de travail.
L'examen de la documentation ne s'avère par particulièrement
efficace en matière de liberté syndicale. Plusieurs approches ont
démonté que l'examen de la documentation ne fournit pas les
informations nécessaires confirmant l'existence de la liberté
syndicale, notamment parce qu'il est rarement soutenu par les orientations
indispensables en matière de méthodologie, d'autres approches
n'indiquent pas explicitement le recours à l'examen de la documentation
en matière de liberté syndicale et de droit de négociation
collective.
Parmi les documents examinés par les
vérificateurs, les accords de politique industrielle et de
négociation collective que en peut ajouter les dossiers personnels et
les registres d'emploi. on peut également met l'accent sur les listes
d'adhésion syndicale et sur les procès verbaux des
récentes réunion syndical; on mentionne aussi les
activités de formation. Toutefois, il n'existe aucune instruction sur ce
que les vérificateurs sont censés recherche dans les documents
qu'ils examinent. En outre il n'existe aucune indication sur ce qui doit
être contrôlé en matière de liberté syndicale
et les vérificateurs ne disposent généralement pas d'une
définition claire et précise de la norme. Alors que une approche
fournit la plus longue liste des documents à examiner, elle n'apporte
aucun soutien ni sous la forme de guide au niveau de la méthodologie ni
sous la forme de méthode d'analyse.
Une initiative, évoque, lors de l'examen de la
documentation les questions relatives à la méthodologie à
propos de la liberté syndicale. Elle demande à ces
vérificateurs de contrôler les indications concernant la
discrimination antisyndicale dans les registres d'emploi et les dossiers
personnels; elle demande de comparer les documents afin de noter si les
employés ont subi un traitement identique lors "d'information similaires
sur le lieu de travail". Dans les cas où il y a effectivement
discrimination, un dossier pouvant que certains travailleurs sont subi un
traitement différent pour les mêmes infraction" tente de
démontrer que des travailleurs ont pu être licenciés pour
des raisons de discrimination antisyndicale. Si tel est le cas, les
vérificateurs sont tenus "d'établir un dossier clair et
précis relatif aux méthodes appliquées par l'employeur
à l'encontre des travailleurs afin de comparer ce qui est dit et ce qui
écrit".
2/ inspection sur le lieu de travail
l'inspection sur le lieu de travail est un aspect important de
l'audit social. Elle fourni aux vérificateurs l'occasion d'avoir une vue
d'ensemble des installations de production et leur donne la possibilité
d'observer dans quelles conditions et dans quel environnement elles se
déroulent, élément capital dans le cadre des normes
relatives à la santé et la sécurité des
travailleurs. Contrairement à l'examen de la documentation, les
inspections sur le lieu de travail visent rarement à vérifier si
la liberté syndicale est réellement respectée. L'objectif
majeur consiste à constater l'existence de salles
réservées aux réunions entre les syndicats et la
direction, d'un emplacement pour les annonces et les documents du syndicat.
Nombreuses sont les questions que les vérificateurs
doivent traiter lors des inspections. Leur durée est importante et le
fait de savoir s'ils ont accès ou non aux installations est crucial. En
ce qui concerne la liberté syndicale, l'existence de documents syndicaux
est tout aussi importante, l'affichage d'annonces de réunions
syndicales par exemple et disponibilité de salles de réunions est
également très significative.
Au cours des méthodes d'inspection, de nombreux autres
problèmes d'ordre conceptuel émergent suite aux orientations aux
recommandations proposées par diverses initiatives et approches. Dans
son rapport d'audit une initiative, par exemple, établit un rapport sur
le recours aux "experts en relations professionnelles" lors de l'inspection sur
le lieu de travail mais ne fournit aucune information à ce sujet,
omettant de nous communiquer ce que sont censés faire ces experts" et
sous quels critères ils sont désignés. Une autre
initiative demande à ses vérificateurs" d'observer tout
règlement affiché qui limiterait de manière excessive la
possibilité pour les travailleurs de communiquer librement entre eux".
Il ne leur est toutefois pas demandé d'observer un modèle
précis de moyens de communication mis en place par les travailleurs, de
même qu'ils n'ont aucunes instructions spécifiques relatives aux
indicateurs éventuels qu'ils sont supposés détecter. Les
termes "limiter de manière excessive" ne sont pas définis et
laissent le libre arbitre aux vérificateurs d'en évaluer
l'étendue.
L'utilisation de tels termes soulève de nouveaux
problèmes, étant donné qu'ils se prêtent à
des interprétations très larges par différents
vérificateurs. La normalisation de tels jugements subjectifs est
compliquée, voire impossible, mais des mécanismes destinés
à assurer une cohérence dans l'interprétation des normes
sont nécessaires.
Le recours à l'inspection sur le lieu de travail en tant
que méthode pour conduire l'audit en faveur de la liberté
syndicale et du droit de négociation collective n'a évidemment
qu'un impact limité. Il n'offre au vérificateurs qu'une
possibilité restreinte de contrôler si deux éléments
spécifiques sont respectés, à savoir les moyens mis
à la disposition des représentants des travailleurs et
l'affichage des annonces syndicales.
3/ Interviews
la conduite d'interviews constitue probablement l'aspect
essentiel de l'audit social. Elles consistent à mener des discussions
avec les différentes parties et fournissent au vérificateur la
possibilité de communiquer avec les travailleurs. Elles
représentent la source la plus directe d'informations et, lorsqu'elles
sont exploitées à bon escient, elles donnent une vue d'ensemble
détaillée et fiable sur les conditions de travail dans
l'installation de production. Il n'est donc pas surprenant qu'elles constituent
la partie la plus développé de l'audit. en ce qui concerne la
liberté syndicale, les interviews menées ont tendance à
cibler les travailleurs et leurs représentants.
Une approche (initiative) a toutefois intégré une
composante concernant les interviews au niveau des cadres dirigeants et propose
des orientations sur la manière dont il faut les conduire.
Il a également prévu des interviews avec les
communautés locales et les ONG.
Les représentations des communautés locales sont
interviews en premier lieu afin de réunir l'information
extérieure. Une initiative estime qu'ils sont en mesure de fournir
vérificateurs des "informations utiles" relatives au positions
syndicales et à l'"approche" du gouvernement local à
l'égard de l'activité syndicale. Ils peuvent également
identifier les entreprises ayant des syndicats et des conventions collectives
et leur fournir des détails sur la nature et le dénouement de
leurs récents conflits au sein du travail.
Les interviews avec les cadres dirigeants donnent au
vérificateur la possibilité d'approfondir les questions relatives
à la liberté syndicale et à la négociation
collective avec les cadres dirigeant.
La nature des conventions collectives est un aspect de la
négociation qu'il convient de souligner lors des interviews avec les
cadres dirigeants. Le vérificateur est invité à passer en
revue, avec les dirigeants, les dispositions des conventions collectives.
Toutefois, les directives proposées pour cet examen se
réfèrent uniquement aux procédures de plaintes et à
la manière dont les représentants des travailleurs peuvent
exprimer leur préoccupation à la direction.
Pour les interviews avec les travailleurs, la thématique
des interviews se veut méthodique. Les questions essentielles couvrent
divers aspect relatifs à la liberté syndicale et englobent les
discrimination antisyndicale, l'action disciplinaires et l'ingérence
des cadres dirigeants dans les activités syndicales.
L'interview se heurt à de nombreux problèmes
d'ordre méthodologique qui ne sont que rarement traité par les
initiatives d'audit. si ces questions restent sans réponse les preuves
accumulées grâce aux interviews resteront inutiles et n'influeront
pas de manière efficace sur les conditions sur le lieu de travail.
Comment par exemple, les vérificateurs peuvent-ils gagner la confiance
des travailleurs au cours de l'interview?. Il s'agit là d'une question
essentielle qui touche fond du problème de l'audit social. Une interview
menée entre deux personnes étrangères l'une à
l'autre qui ne dure qu'un court moment et menée par une personne souvent
au service de la gestion de l'entreprise ne favorise pas la confiance de
travailleurs dès le départ, l'information qu'il donne est
faussée.
C/ l'audit relatif à la liberté syndicale en
situation délicate:
Nous avons donc abordé de manière relativement
détaillée la manière de procéder des
vérificateurs afin de recueillir des informations relatives à la
liberté syndicale. Toutefois, un aspect important a été
omis, parce qu'il ne correspond pas véritablement au cadre conceptuel de
l'audit: comment les vérificateurs accomplissent-ils leur tâche
dans les pays -notamment la chine- où la liberté syndicale et de
négociation collective n'est pas autorisées?
Dans les pays où la liberté syndicale n'existe pas
et où il est impossible pour les travailleurs de jouir d'une
liberté d'action, quelques organisation recommandent aux entreprises de
mettre en place des moyens parallèle de liberté syndical et de
négociation collective. Les vérificateurs sont dès lors
priés de prendre en considération ces moyens existants au sein de
l'entreprise. une initiative suggère par exemple que la sélection
d'un "représentant des travailleurs pour la responsabilité
sociale constituerait un moyen pour la direction de favoriser une
représentation indépendantes des travailleurs". De telles
dispositions s'écartent toutefois des normes internationales du travail
puisque celles-ci s'adressent aux gouvernement et non aux entreprises.
Dans ces cas précis, cela ne signifie pas pour autant
qu'il n'existe aucun moyen de soumettre l'entreprise à l'audit en
matière de respect de la liberté syndicale et du droit de
négociation collective. Certains suggèrent que les
vérificateurs examinent de plus près les réseaux de
communication existants entre les cadres dirigeants et les travailleurs, tels
que les comités dirigeant -travailleurs en matière d santé
et de sécurité par exemple au sein de l'entreprise. D'autres
pensent que, étant donné que les cadre dirigeants constituent le
groupe organisateur des réunions et de dialogue, il est peu probable que
les conditions soient requises pour instaurer un véritable dialogue
volontaire. D'autres encore estiment que, pour étudier les actions de
l'entreprise, il conviendrait d'analyser leur manière
d'appréhender la liberté syndicale dans le pays.
On a analysé trois termes - l'audit, l'inspection et le
contrôle- qui peuvent parfois être interchangeables par les
observateurs et les opposants de l'audit social. On décrit les pratiques
de l'audit social observées ou non par différentes initiatives.
Toutefois étant donné la complexité de la notion de
liberté syndicale et du droit de négociation collective, ne
convient -il pas de nous poser la question de savoir si l'une des autres
méthodes existantes n'est pas mieux conçue pour traiter de la
conformité et du respect de la liberté syndicale et du droit de
négociation collective?
Un dernier point à souligner: l'ironie veut que
l'organisation et le groupe de personne compétentes dans ce domaine.
C'est à dire la syndicat et les travailleurs eux -même soient
aussi ceux que nous tentons de protéger par le biais des
activités de l'audit social !
Conclusion:
La gestion des compétences est un nouveau modèle,
il se base sur un certain nombre de méthodes dont celle basées
sur le comportement. L'apport de l'audit des ressources humaines est plus
intéressant lorsqu'il s'agit de l'évaluation. Il fournit au
manager un cadre de référence méthodologique permettant de
recarder les décisions du managers.
Face aux changements de son environnement internes ou externe,
l'entreprises est amené à détecté ses changements
pour pouvoir les gérer ensuite. L'auditeur des ressources humaines ne
devrait pas rester sans réaction il doit user de sa faculté
d'écoute afin de guider les individus et leur fournir la capacité
de s'adapter au nouvel environnement, il devrait même aller plus loin
et être l'oeil neuf du manager compétent et indépendant
afin d'anticiper toutes sources de démotivation ou de
résistances suite au changement.
Même si la crédibilité de tels audits est
aujourd'hui au centre des débats, l'audit social a joué un
rôle primordial en matière de contrôle du travail et normes
environnementales dans les pays où les ONG et les syndicats ont
mené des campagnes de dénonciation conjuguées à
l'attention accrue des médias et à une sensibilisation aux
conditions dans lesquelles le travail est effectué, notamment en
France.
Conclusion Générale
La complexité de la fonction personnel et des
comportements humains dans l'entreprise, et la nouveauté du concept de
l'audit des ressources humaines, imposent encore un effort
méthodologique et conceptuel important.
A cet égard certains services d'audit interne ont su
développer de véritables stratégies de communication:
organisation et réunions d'information sur l'audit des ressources
humaines, cycles de formation spécialisée pour les managers,
etc.
D'ailleurs on prévoit une amélioration rapide des
techniques et outils utilisés et un élargissement du champ de
l'audit des ressources humaines.
Seulement, il faut entretenir ses améliorations car c'est
la qualité des missions d'audit que dépend la
"notoriété et l'image de marque" de l'audit des ressources
humaines.
Enfin, il faut signaler que la gestion des ressources humaines,
au sens le plus large et dans toutes ses composantes, logistique
générale de l'entreprises, depuis le nettoyage des bureaux
jusqu'à l'archivage en passant par le gardiennage et l'imprimerie,
toutes ces activités doivent être inscrites au programme de
travail de l'auditeur. comme il y a de plus en plus de fonctions
codifiées et normalisées, le champ ne cesse de s'étendre:
hier la qualité, aujourd'hui l'environnement.
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· Revue Economique et sociale, Septembre 1995
· Que sais-je» n0 2399 PVF 1986
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