2.1.2 Le contrôle de la structure
Comme le mentionne également M Courpasson dans son
dossier « la gestion fait-elle ce qu'énonce la gestion
? »2(*), une
entreprise façonnée de nouveau suite à un changement de
stratégie correspond à une nouvelle forme sociale et la
surveillance dont elle doit faire l'objet, par quelques petites phrases
prélevées comme suivent:
« Que ça plaise ou non, il va falloir
s'y adapter »...
...« On est obligé d'y aller, sinon il
faut changer de crèmerie. »...
...« Il n'y a pas à choisir,
l'organisation nouvelle est déjà en place »...
...« Pourquoi voulez-vous vous battre contre des
choses qui vous dépassent... ».
Nous déduisons de ces citations que, bien souvent, ceux
qui contrôlent, à savoir souvent l'encadrement
intermédiaire, répondent à ceux qui en ont la
maîtrise, la direction dans bien des cas, mais l'on a vu juste
précédemment que dans des organisations
décentralisées, cela pouvait être ceux qui
détiennent le savoir-faire et l'information. Ceux -ci peuvent être
d'autres membres de l'entreprise comme les « experts », des
groupes de salariés, une force syndicale ou sociale. Ce système
« précaire » peut entraîner des
difficultés, voyons le à travers le dernier principe de la
nouvelle forme sociale.
2.1.3 La fragilité de la nouvelle structure
Cette précarité se manifeste à un niveau
externe, bien souvent, la survie de l'organisation en dépend.
Accablée par les concurrents, l'évolution des marchés ,
des charges, des contraintes diverses, l'organisation est menacée de
toutes parts. Une menace qui se traduit en interne pour les individus: leur
emploi peut être- supprimé et remplacé par un moins
coûteux et plus flexible. Une nouvelle organisation est dite alors
nouvelle forme sociale pour les conséquences issues de
l'extérieur qu'elle peut engendrer.
Cette précarité s'applique à tous les
niveaux hiérarchiques et constitue un danger pour la survie des
collaborateurs dans l'entreprise.
Toujours dans le dossier élaboré par David
Courpasson2(*), il est
cité une réflexion de Christophe Dejours, psycho dynamicien du
travail, qui attribue cette « absence de choix à la
perception continue d'une menace pesant sur des positions professionnelles
fragiles à l'intérieur de la culture de la
précarité ».
Une vigilance vis-à-vis des évènements
extérieurs la fragilisant , par une bonne maîtrise de la structure
et un contrôle efficace d'une nouvelle forme d'organisation issue d'une
orientation stratégique différente et qui fait l'objet d'une
conduite de changement doit donc être en mesure de répondre
à des défis comme ceux que nous allons exposer maintenant.
* 2 David Courpasson,
Les nouvelles formes de domination au travail, mensuel n° 158
Sciences Humaines, 2005
* 2 opus
cité
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