Dans cette perspective chère au sociologue
français N. Alter dans L'innovation ordinaire4(*), l'innovation émerge
de la réflexion des groupes et est ensuite reprise par la direction qui
l'institutionnalise... »
« ...Mais dans le contexte d'hyper
compétition qui caractérise certains secteurs, dans un
environnement dont les dirigeants ne cessent de décrire
l'instabilité et l'accélération du rythme des changements,
il faut considérer que le retour à une situation stable est
illusoire. Pour nombre d'entreprises, l'instabilité devient la
règle et la stabilité l'exception! Le changement ne fait que
suivre le changement. »
L'atout essentiel et ce qui fait qu'une entreprise est en
mouvement est constitué par sa force principale,
l'innovation, c'est-à-dire, les nouveautés en
termes de management, de produits, de conditions de travail entre autres. Ce
sont des atouts.
Quelles sont les forces en présence ?
a. les moteurs:
Si ceux-ci sont en situation favorable et possèdent un
pouvoir: ce sont essentiellement d'abord les membres de la direction qui
donnent l`impulsion. Ce sont ceux qui sont censés prendre la
décision de mettre en oeuvre dans le temps une conduite du changement
qui doivent en être les premiers leviers par leur motivations, leurs
actes. Ils sont le fer de lance du processus de changement depuis son amorce.
L'encadrement intervient dans la mise en place des mesures
tout en ayant un rôle fédérateur.
Le personnel est enfin le réceptacle qui joue le
rôle de moteur des actions décidées en amont et qui les
appliquent.
b. les freins:
Ce sont par essence des forces défavorables qui
s'opposent au changement des ressources et des systèmes, ce peuvent
être les actions syndicales qui remettent en cause le bien fondé
de la conduite de changement et ses effets sur les conditions de travail ou la
pérennité de l`activité de l`entreprise, et toute forme
d'IRP comme par exemple le Comité d'Entreprise qui existe dans les
structures à partir de 50 salariés et possède un droit de
consultation sur les affaires de l'entreprise qui peut influer sur la nouvelle
organisation et l'accompagnement au changement qui s'y rattache.
c. les soutiens:
Ceux-ci sont en général enclins au changement,
ce peuvent être les actionnaires par exemple. Lorsque le capital d'une
entreprise est soumis à une participation financière
extérieure, il s'agit d'une société financée par
actions. Leur soutien vient du fait que ses détenteurs, les
actionnaires, ont un intérêt dans une réorganisation de
l'entreprise à qui ils ont donné des fonds soit profitable et
procure une plus value plus importante.
Leur présence et leur vote lors de l'assemblée
générale confirme les orientations proposées par la
Direction, ils exercent en quelque sorte une force de pression, de laquelle
découle bien souvent l'amorce d'un changement stratégique.
d. les ralentisseurs:
Ce sont des forces qui freinent le changement mais ne
disposent pas d'une incidence capitale. Ces forces sont susceptibles de
retarder le processus de changement sans le mettre en péril. Cela peut
être une collectivité ou une association, un syndicat
professionnel ou une fédération de métiers. Globalement,
il s'agit d'un groupe de personnes qui intervient sur les règles
propres à un secteur d'activité et qui va à la demande de
salariés ou de représentants syndicaux demander des explications
sur telle ou telle mesure, sur le bien fondé d'un changement de cap
stratégique etc...
L'avis est de nature inquisitoire mais n'a pas de réel
pouvoir d'action sur le cours des choses.
La dernière partie concerne le type de changement
possible et les conditions dans lesquelles il peut se dérouler.