2.3. Approches de mesures avancées (AMA :
Advanced Measurement Approaches)
C'est une approche plus complexe, réservée aux
établissements bancaires les plus avancés et les plus
exposés aux risques, permettant une optimisation des exigences en fonds
propres. Le comité ne précise ni l'approche ni les
hypothèses concernant le type de distribution utilisée pour
modéliser la mesure du risque opérationnel.
Dans le cadre de l'approche des mesures avancées, la
notion de risque prend toute son importance car il s'agira d'évaluer la
perte potentielle dans 99,9 % des cas. Cette méthode, permettant moins
d'exigences en fonds propres, doit respecter les critères
suivants :
Ø Un critère général :
l'approbation préalable de l'autorité de supervision.
Ø Des critères qualitatifs : une fonction
" risque opérationnel" indépendante, une implication des
dirigeants, un reporting régulier des expositions et des
pertes, une documentation sur les contrôles et les procédures, des
audits internes/externes.
Ø Des critères quantitatifs : processus de
gestion et bases de données cohérents avec la définition
du risque opérationnel, système d'information approprié,
procédures en cas de changement de taille, revue périodique des
méthodologies et paramètres.
La mesure du risque opérationnel est basée sur
des modèles internes de l'établissement. On distingue 3
possibilités à savoir : l'approche de mesure interne
(IMA : Internal Measurement Approach), les approches
basées sur la modélisation des pertes (ou LDA : Loss
Distribution Approach) et les approches basées sur un scoring
des lignes de métier (Scorecard Approach).
Pour l'approche IMA, on distingue entre 8 lignes
de métier i et 7 types d'évènements j.
Ainsi, les Fonds propres pour le risque opérationnel est :
Avec : ã : un facteur de pondération
PEij : Probabilité de
l'évènement j pour la ligne métier i
LGEij : Pertes moyenne en cas d'occurrence de
l'évènement j EIij :
Indicateur d'exposition pour le métier i
Cette méthode considère que les pertes non
anticipées sont en fonction des pertes anticipées. Aucune raison
ne l'approuve, on peut déduire que c'est une approche extra
réelle.
L'approche par distribution des pertes ou LDA :
il s'agit d'estimer la distribution des pertes pour chaque ligne de
métier et type d'évènement (hypothèses sur la forme
de la distribution ou simulation de type Monte-Carlo). La valeur
en risque de l'institution correspond ensuite aux fonds propres à
allouer (horizon d'un an et intervalle de confiance de 99,9%).
Les approches par "scoring" : ce sont des approches
qualitatives consistant à produire, pour chaque type de risque, une
grille d'appréciation regroupant des indicateurs quantitatifs comme le
taux de turn-over, le nombre d'opération,... et qualitatifs comme
l'appréciation de la vitesse de changement d'une activité. Un
score est donné par un groupe d'experts spécialistes pour chaque
ligne métier. Donc le capital réglementaire est égal
à la somme des produits des pertes (EL), des pondérations (W) et
du score de risque (RS).
Section 3 : Le risque de taux
d'intérêt
Toute entreprise se caractérise par des besoins de
financement à plus ou moins long terme, que ce soit pour financer des
projets d'investissement ou simplement pour assurer son développement.
Elle a ainsi recours à l'endettement soit auprès d'une banque,
soit directement sur les marchés financiers à court terme ou
obligataire, et se trouve alors exposée au risque de taux
d'intérêt.
1. Définition
Les fluctuations des taux d'intérêt exposent le
détenteur de titres financiers au risque de moins-value en capital.
C'est paradoxalement un risque de taux dans la mesure où il se traduit
pour l'investisseur par un coût effectif ou un manque à gagner en
dépit du respect scrupuleux des engagements par l'émetteur.
2. Méthodes de mesure
On distingue trois techniques de mesure du risque de taux
d'intérêt : la mesure de volume, la mesure de marge et la
mesure de valeur.
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